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publié par Renaud de Foville le 13/01/05
Interpol
- Antics
Antics

Une place particuliere

En écoutant beaucoup de musique, en essayant de découvrir sans cesse on ne s’aperçoit pas obligatoirement que certains groupes, certains artistes prennent une place particulière. Discrètement. Ils se posent. Pour ne plus repartir. Il y a ceux que l’on attend tout particulièrement, ceux qui n’ont pas le droit à l’erreur, ceux à qui on peut pardonner leurs faux pas, ceux qui sont là quoi qu’il arrive... Au bout du compte ils sont assez peu nombreux mais particulièrement précieux. Comme des points d’ancrages pour tous les autres, tous ceux qui virevoltent, vont, viennent et disparaissent plus ou moins vite. Interpol pourrait faire partie de ces groupes. Parce qu’on a eu l’impression, cette nuit d’août, dans le fort de la Route du Rock, de vivre quelque chose d’intense, de rare et de privilégié. Ces moments qui vous marquent, quand vous perdez un peu le contrôle de la situation et que pourtant tout se déroule à la perfection. Chaque rendez vous qui a suivi n’a fait que confirmer ces sensations, nos sentiments, ces attentes. Alors évidemment on attendait Antics, non pas avec impatience, plutôt sans nervosité et sans crainte. Avec confiance. Avec envie. Avec curiosité. Parce que l’on voulait se sentir à nouveau enveloppé par la musique d’Interpol. Par la Basse de Carlos. Que l’on voulait se perdre avec la voix de Paul Banks. On voulait ressentir ses vibrations, ses frissons qui commencent en bas de la colonne vertébrale, puis qui remontent, vous emportent, vous donnent envie de vous laisser tomber, de flotter. De fermer les yeux, pour se laisser envahir, se laisser emporter. Interpol c’est un groupe qui vous emporte, vous transporte. C’est ce que l’on attendait d’Antics, d’Interpol.

un peu... plus !

Et alors ? Antics. Le nouvel Interpol. C’est vrai que le groupe a changé. Pris de l’assurance. On ne vend pas 400 000 albums dans le monde sans se perdre un tout petit peu. On ne reste pas sur les routes tout ce temps sans s’oublier un peu. Peut être pour se protéger. Mais tout cela ne compte pas quand on pose le cd sur la platine. Plus rien ne compte d’ailleurs quand on Not even jail se glisse en vous, on ne pense plus à rien quand Length of love retentit dans la pièce et que la voix de Paul Banks plus belle que jamais vous emmène à nouveau au cœur d’Interpol. Antics c’est dix nouvelles mélodies, un nouveau voyage. Non pas dans de nouvelles contrées, non pas à la découverte de paysages inconnus, mais encore un peu plus loin, un plus profond dans le monde d’Interpol. Un monde qui peu à peu devient le notre, que l’on découvre, que l’on commence à comprendre, que l’on commence à connaître. Il reste encore beaucoup à découvrir, beaucoup à espérer. La black session de la Boule Noire nous permet d’attendre beaucoup de la tournée à venir. Mais quoi qu’il arrive, Length of love et les autres chansons d’Antics continueront longtemps à nous accompagner, à nous soutenir, à nous faire rêver, à nous faire vivre, un peu plus vite, un peu plus fort.

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publié par le 13/01/05