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publié par Mickaël Adamadorassy le 16/05/05
innocent x
- fugues
fugues

L’avantage des seconds albums c’est qu’on peut vous dire à vous lecteurs d’aller consulter notre chronique précédente pour savoir qui sont les innocent x et pourquoi innocent x. L’autre avantage c’est qu’on a une base de comparaison pour dire par exemple que le nouvel album est d’une tonalité légèrement moins mélancolique que le précédent ou que l’enchaînement des morceaux, la succession des atmosphères offre un voyage plus cohérent et sans temps-mort.

limpidité

Enfin tout ça ce sont les digressions d’un paresseux qui ne sait pas trouver les mots pour dire à quel point cet album d’innocent x mérite qu’on s’y intéresse, qui ne comprend même pas qu’il y ait besoin de défendre une musique à la fois contemplative et animée, abstraite et limpide dans ses mélodies. Néanmoins devant le silence honteux d’une presse rock française comme toujours à la ramasse et bien peu présente quand il s’agit de soutenir ses meilleurs groupes , devant la frilosité des salles et autres médias, évoquée par Pierre Fruchard dans l’interview donnée sur le cargo, il me semble nécessaire d’enfoncer le clou : innocent x est l’un des groupes français les plus intéressants qui soient, un de ceux qu’on pourrait nous envier.

universalité

tout le monde semble l’ignorer et en un sens eux aussi quand ils disent pratiquer une musique peu accessible : personnellement j’ai une sensibilité assez pop sur les bords et pourtant j’accroche à chacune des pièces de fugues du début juqu’à la fin, que ce soit la guitare inquiétante qui porte les paroles mystérieuses d’Aux Marches du palais, déclamées par la voix si particulière de France Cartigny, la beauté dépouillée des arpèges d’Insomnie, le crescendo parfaitement maitrisé de Nord qui éclabousse de sa classe pas mal de morceaux de postrock où crescendo veut juste dire appuyer sur sa pédale de distorsion en attaquant très fort ces cordes. Sur ce morceau, la force, tension dramatique ne sont pas qu’une question de puissance mais de sens mélodique et il est ici particulièrement aiguisé.

diversité

et ce n’est là qu’un des aspects mis en oeuvre dans fugues, qui corrige largement le seul reproche qu’on pouvait faire à son prédécesseur. à savoir une succession de morceaux mélancoliques un peu longuette au milieu. Fugues offre ce genre de climats que le groupe manie particulièrement bien mais au lieu de s’enchaîner sur plusieurs morceaux, ils co-existent au sein d’un seul et sutout le disque s’offre pas mal de détours, déjà dans le titre éponyme, ses guitares quasi-bucoliques et ses cuivres mais aussi dans l’énergie accrocheuse d’outremonde toutes guitares dehors ou les rythmiques implacables de ComédieAnne-James Chaton nous fait le récit circonstancié de la journée d’une caissière, en détaillant des tickets de caisse.

communicabilité

On l’aura compris si Innocent X intègre le verbe,ce n’est pas pour se plier au format chanson mais s’enrichir encore de nouvelles directions avec des morceaux dont les mots intriguent au départ puis plongent très vite dans un univers pas si surprenant que ça qu’on l’on découvre dans l’interview les influences littéraires et cinématographiques qu’ils citent.

je ne vais pas écrire de conclusion à cet article, la conclusion c’est à vous de la faire, en allant acheter ce disque, en le faisant écouter à d’autres gens et en parlant. parce qu’il y autre chose que le format radio, et que si les gens qui écrivent sur la musique et la diffusent ne sont pas capables de le comprendre, on peut encore espérer que ceux qui l’écoutent oui.

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publié par le 16/05/05
Informations

Sortie : 2005
Label : label bleu