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publié par fanch le 16/05/05
Hopper + Exsonvaldes - un bol d'air frais sur la scène rennaise

Les transmusicales sont réputées être le festival pouvant révéler les futurs (vrais) talents de demain. Sorte de Star ac de l’underground où les professionnels de l’industrie du disque envoient leurs plus éminents émissaires pour y dénicher les prochains Nirvana, Portishead, ou Daft Punk (promotions 1991, 1993 et 1995). Les rares têtes d’affiche ne sont là que pour le public de profanes (cette année, Beastie boys et Kraftwerk). Car les purs et durs ne viennent que pour rencontrer les anonymes, les sans-grades, que le mythique programmateur Jean Louis Brossard a repéré pour eux. Parmi ces nombreux inconnus (une soixantaine au total) il y avait cette année My Lullaby. Ce quatuor rennais emmenée par son chanteur-guitariste-bassiste-compositeur Vincent Maurice, a eu la lourde et périlleuse tâche d’ouvrir le festival sur la scène du Village des trans après seulement trois mois d’existence. Rencontre avec Vincent Maurice et Samuel Chapelain (guitare) pour comprendre comment fonctionne la spirale Trans’ :

Comment avez vous été sélectionné pour les Transmusicales ?

Vincent Maurice : J’avais envoyé une démo à Brossart, et par chance ça lui a plu. En septembre on m’a appelé et on m’a dit qu’on était pris pour faire le filage deux semaines après. Sans réfléchir j’ai dit oui, alors qu’on avait même plus de batteur à ce moment là ! Du coup, en 15 jours il a fallu travailler les morceaux, du matos, etc... Au filage on a pas vraiment convaincu, mais Brossart nous a fait confiance tout de même. Suite à un premier concert de promotion à Saint Brieuc, les membres de l’organisation ont été rassurés. Ils ont venus nous voir pour nous féliciter et nous dire qu’on avait été très bon. Mais ils nous ont avoué qu’ils avaient un peu flippé la première fois et qu’ils se demandaient pourquoi Brossart nous avait pris.

C’est difficile de décrire votre style, d’ailleurs le descriptif des Trans sur le groupe est un méli-mélo de références...

Vincent Maurice : A la base c’est vrai qu ‘on s’était un peu fait un plombé par le descriptif du programme des Trans. Comme le groupe n’existe dans sa forme actuelle que depuis le mois de septembre (arrivée du batteur), on avait pas d’actualité sur laquelle ils pouvaient se baser pour nous décrire. Alors un jour, j’ai reçu un coup de fil d’un type de l’organisation qui m’a demandé les influences du groupe. Je lui ai donné quelques noms, comme Bowie ou King Crimson, mais au final sur le programme on ne comprend pas grand chose.

Samuel Chapelain : Ils ont même cité Muse, alors que c’est un des groupes qu’on déteste ! Mais c’est vrai qu’on a du mal se définir. On a pas mal d’influences passées à la moulinette avec des morceaux funk, soul, d’autres beaucoup plus rock.

Vous n’avez pas envie de vous recentrer sur un style en particulier ?

Samuel : Non, c’est ce qui fait l’originalité du groupe je pense.

Vincent : En fait, même si on a des morceaux de différents styles, ils sont uniformes dans les harmonies. On peut retrouver un patte, une sorte de marque de fabrique dans tout ce qu’on fait. C’est ce qu’un groupe comme Deus sait très bien faire, comme dans leur album

Et comment a réagi le public ?

Vincent : Plutôt bien, même si il était à froid. Premier concert du premier jour, ils ont forcément moins chauds que le public du samedi soir par exemple.

Samuel : On a aussi joué à l’UBU (salle de concert mythique de Rennes) le soir précédent les Trans. C’était pour une soirée organisée pour les officiels, avec les élus, sponsors, etc. On nous a dit que c’était la première fois que les gens restaient devant la scène pour regarder le groupe au lieu d’aller au buffet ! Au final, on a ouvert les Trans à tous les points de vue, avec les soirées de promo à Saint-Brieuc et à l’Olympic à Nantes, puis le concert des Trans à proprement parler

Comment gérez-vous l’après Transmusicales ? Vous avez des contacts ?

Vincent : En fait, on s’est très mal démerdés sur notre com’ pendant les trans. C’est la première fois qu’on était dans un structure pareille, et on a été un peu naïfs. On avait contacté aucun média ou organisateur de festival, et on a fait les affiches à la dernière minute. Du coup, on a pas vu grand chose ni grand monde. On croyait que ça allait se faire tout seul, que quelqu’un allait nous présenter aux professionnels. Mais en fait c’était à nous de nous bouger le cul. Heureusement le dernier soir on s’est un peu énervé, et a distribué quelques démos, comme à Rudolph Burger ( ex- Kat Onoma) qui a un label et à quelques autres.

Samuel : C’est certain qu’on va essayer de surfer sur l’étiquette Trans. Mais on s’est rendu compte que dans ce milieu, tout se joue par le relationnel, alors quand on connaît personne...

On peut donc dire que vous avez beaucoup appris.

Samuel : Oui, c’était quoiqu’il arrive une super expérience, une structure de professionnels, et les organisateurs sont très contents des concerts qu’on a fait.

Vincent : On va essayer de sufer sur l’image « découvreur de talents » du festival. Maintenant le problème c’est qu’à Rennes, il n’y a plus vraiment de scène pop-rock. Certains nous disent qu’on pourrait être de ceux qui vont la relancer, qu’on va lui redonner un petit bol d’air frais. Ce qui fait toujours plaisir entendre...

Propos recueillis par Fanch

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publié par le 16/05/05
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Auds - le 11/06/06 à 05:11
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My Lullaby est un groupe à suivre, ils enchaînent les très bonnes performances dans des festivals aussi célèbres que Art Rock à Saint-Brieuc ou le tremplin des Jeunes Charrues grâce à leur jeu professionnel et aux compositions impeccables et originales de Vincent, le chanteur-guitariste-violoniste...

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