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publié par Mickaël Adamadorassy le 02/04/05
Hopper + Exsonvaldes - 8 - (dé)composition

Question pour Hopper maintenant : sur l’album j’ai eu l’impression qu’il y avait des chansons qui étaient soit « plus Aurélia », soit « plus Dorothée ». Ca se passe comment, vous composez ensemble ou c’est plutôt du genre chacune ramène son truc et les autres bossent dessus ?

- Aurélia : il y a les deux manière de faire.

- Dorothée : soit on est tous ensemble et il y a un riff, quelque chose qui en sort, soit y a une de nous deux qui amène une base et puis on se met trous à travailler la compo. Après, la personne qui chante, Aurélia ou moi, c’est aussi celle qui écrit les textes et c’est là qui doit y avoir des différences

- Aurélia : ça peut aussi partir d’un riff de guitare, du coup la compo commence sans voix et là c’est à pile ou face la personne qui va le faire, quand c’est des compos qui sont en « collégial ».

- Dorothée : tu as trouvé quoi comme différences ?

Un côté plus... euh Ani Di Franco dans les compos d’Aurélia.

- Aurélia : pourtant je ne la connais pas bien.

- Dorothée : dans les mélodies ?

Plutôt dans l’aisance vocale et le jeu de guitare.

- Simon : pour la différence, ça vient surtout du fait que vous avez pas la même voix et que donc vous l’utilisez pas de la même façon.

- Dorothée : ouais et donc dans la façon de composer, ça va être différent c’est clair.

- Aurélia : moi je suis issu d’un milieu très variet’, quand je vais faire une mélodie, elle va sonner assea variet’ au premier abord, je suis assez « simpliste »

Dans ces cas-là, les autres membres du groupe le disent et vous retravaillez la compo ?

- Aurélia : oui voilà, eux ils dé-structurent. Par contre , à la guitare, j’aime bien partir dans des impros, dans des trucs un peu barré, les influences années 70... mais ça reste que musical, pour le chant, je retombe obligatoire sur des mélodies assez basiques. Je sais pas vraiment composer autrement au niveau du chant, enfin disons que c’est ce qui me vient naturellement.

C’est quand même pas si basique que ça, tu prends la ligne de chant de more and more, c’est quand même quelque chose d’assez sophistiqué.

- Aurélia : ouais mais c’est un truc qui fait (Aurélia tape un rythme qui est certes simple mais qui me paraît difficile de retranscrire sur papier....)

Ouais mais c’est ça qui est bien aussi, le morceau il peut commencer comme ça un peu folk et puis partir ensuite dans quelque chose de complètement différent et ç’est aussi ce que j’ai aimé dans l’album.

- Aurélia : Pour ma part, quand je fais un truc comme ça, c’est vraiment pop et donc souvent je m’oblige à pas faire des trucs pop au niveau du chant mais après j’arrive à oublier les premières choses que j’ai fait mais c’est ce qui revient naturellement et donc des fois je dis « celle-là je la proposerai même pas »

Vos groupes précédents c’était quel genre ?

- Aurélia : Moi, j’ai commencé avec Dorothée, j’ai appris la guitare en rencontrant Dorothée. Avant je composais déjà mais genre .. club musique au lycée, j’écrivais des chansons mais je les composais pas encore, je savais pas jouer de la guitare. Il y a quelqu’un qui le faisait pour moi et je faisais la mélodie et les paroles et c’était en français.

Intermède musique ethnique avec un musicien de rue qui insiste lourdement pour qu’on lui donne quelque chose pour la musique qu’on a pas écouté.

Et donc la musique du monde sur le prochain album d’Hopper ?

- Aurélia : euh.... ouais..... non, non.... plus tard, c’est une question de maturité.

Et pour les autres ? Vos groupes précédents ?

- Jean : mon groupe précédent, les influences c’était assez proche d’Hopper, même si c’est un garçon qui chantait

- Romain : moi c’était un groupe hardcore, influencé par refused et will haven. Des trucs un peu plus bruts.

Et donc la transition, le changement vers un autre style s’est fait comment ?

- Romain : au bout d’un moment j’ai eu envie de faire des trucs plus indé parce que j’écoutais de moins en moins de musique comme ça donc c’est arrivé au bon moment là, la rencontre qu’il fallait à ce moment là et donc j’ai arrêté quasi instantannément de jouer dans l’autre groupe.

- Dorothée : moi j’ai commencé la musique avec Aurélia, voilà c’est pareil.

Dans ta manière de chanter, il y a deux registres, un registre mélodique et un autre un peu plus rèche, la voix plus poussée. Est-ce que ça vient du fait qu’il y a deux voix dans le groupe, c’est une manière de te placer par rapport à la voix d’Aurélia ?

- Dorothée : J’ai toujours chanté comme ça. En fait, j’étais même pas du tout une chanteuse à la base. C’est venu tout seul. Je me suis à la guitare aussi, un peu par hasard. Au début d’ailleurs je faisais que de la guitare quand on jouait ensemble et puis j’ai essayé de pousser la chansonnette et il s’est avéré que c’était pas si mal...

Et du côté d’exson ?

- Martin : moi je jouais dans un groupe de punk mélodique. J’étais guitariste.

Pour en revenir à la question précédente, Simon, tu composes tout tout seul ou Antoine (l’autre guitariste d’exson) écrit aussi ?

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- Simon : Au départ ça se passait beaucoup comme ça, Antoine ou moi on amenait un truc presque fini mais personne était vraiment satisfait de cette façon de travailler et donc plus ça allait et plus on se mettait tous les quatres dans l’écriture des morceaux le plus tôt possible et maintenant ça part d’une idée et on travaille ça en répèt’. Au départ, les idées de base c’était Antoine et moi mais maintenant ça peut être n’importe qui. Par exemple, les deux derniers morceaux c’est des idées de Martin et c’est quand même plus intéressant comme façon de travailler, ça donne quelque chose de plus varié.

Retour à Hopper, vous parliez d’un nouvel album pour une échéance assez courte ?

- Dorothée : pour 2005, on espère.

Il y a des choses déjà enregistrées ?

- Dorothée : non, pour l’instant juste composées et jouées en live. Pour 2005 en tout cas, mais je pourrais pas te donner de date.

Et l’un comme l’autre, vous avez sûrement déjà envoyés des démos, des maquettes à des majors non ?

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- Dorothée : pas tant que ça, on va dire plutôt à des gros indés.

- Martin : nous on avait reçu un mail de Warner, après une chronique dans magic

- Dorothée : c’est marrant, nous aussi. Ils lisent beaucoup magic. (rires)

- Simon : et quand ils ont vu qu’on chantait en anglais, ils nous ont pas répondu.

- Dorothée : pareil.

là j’ai terminé mon stock de questions (enfin je pensais en tout cas) et on s’est retrouvé sans que je sache comment dans une discussion sur les aléas judiciaires d’un certain B. Cantat dont je vous épargnerai la transcription

- Vinciane : Pourquoi Amicalement vôtre [ nt : référence au thème de la série repris dans colors sur l’album d’Hopper ]

- Aurélia : Ce morceau il date d’assez longtemps et quand Dorothée l’a sorti, on était toutes les deux dans un endroit assez improbable et je me suis dit « tiens c’est les mêmes accords qu’amicalement vôtre » et donc j’ai pensé à caser ce thème dessus pour déconner. On avait prévu de faire deux morceaux acoustiques dans un squat et on avait pas de morceaux en fait alors on les préparait acoustiquement et donc je me suis que j’allais gardé ça pour l’instant, qu’on verrait plus tard, genre c’était pour déconner.

- Vinciane : Pour moi, avec more and more c’est les deux bombes de l’album, avec le ghost track aussi que j’adore.

- Aurélia : ça aussi, c’est très vieux . Ca date de.... très loin... Ce qui est marrant C’est de voir les gens dirent quelles sont leurs préférées et c’est jamais les mêmes.

- Romain : quand même more and more, ça revient à fond la caisse.

- Aurélia : c’est peut être parce que c’est celle qui passe le plus.

- Romain : moi je comprends pas, ca m’intéresserait de savoir qu’est-ce qui fait que ce sont ces morceaux-là qui reviennent le plus, est-ce qu’il y en a qui sont vraiment, vraiment meilleurs ?

- Aurélia : en même temps, je vois pas non plus pourquoi colors et more and more, c’est pas du tout mes deux préférées sur l’album ?

Et donc c’est lequel le morceau qui te tient le plus à coeur sur a tea with D. ?

- Aurélia : calculating infinity.

Vous avez enregistré en conditions lives ou piste par piste ?

- Romain : en live, deux fois une semaine. En bossant la journée et la nuit On a vraiment pas compté les heures, c’était deux semaines vraiment intenses. Avec un an entre chaque semaine. On a fait une première séquence d’une semaine en 2003 et puis on a terminé cet été en une semaine.

Comment ça se fait qu’il y ait eu autant de temps entre les deux ?

- Romain : y a le financement, qui s’est fait à base de subventions et de concerts.

Quel genre de subventions ? Des aides de l’état ?

- Romain : ouais des choses comme ça, au niveau du département etc...

Il y a donc quand mes aides qui existent à ce niveau ?

- Romain : ouais, nous on a pu enregistré notre album beaucoup grâce à ça.

Il faut beaucoup démarcher, beaucoup insisté ?

- Romain : c’est du boulot mais heureusement que ces gens existent et qu’ils font du bon travail. On a vraiment rencontré des gens en or.

Je ne t’ai pas demandé ton morceau préféré sur l’album.

- Romain : il y a des morceaux que j’aime vraiment joué. J’écoute assez peu l’album, on l’a déjà tellement écouté et puis je trouve qu’on est vraiment un groupe de scène. Il ya donc des morceaux que j’aime vraiment jouer mais globalement j’aime assez les fin des morceaux.

Quand ca devient un peu plus barré ?

Romain : ouais... mais ça veut pas dire qu’il y a aucun morceau que j’aime en entier mais c’est vraiment à chaque fois quand on joue la fin des morceaux...

Pour toi Hopper c’est vraiment un groupe de scène ?

- Romain : ouais, quand même mais c’est peut être pas l’avis de tout le monde.

- Aurélia : moi je prends autant de plaisir en studio ou à travailler les morceaux que sur scène. Je pense qu’on se défend pas mal aussi en studio et pour ma part les deux trucs sont aussi intéressants.

Pour finir vous pouvez nous parler du cinquième membre qu’il y a eu dans hopper ?

- Aurélia : ouais, un percussioniste, spécialisé dans le djembé. C’est un pote de fac qui nous a aidé sur there’s no place like home, il a fait un truc de percus sur plastic et comme après on s’est etoffé, électrifié, on lui a proposé de rester en pensant que ça pourrait donner quelque chose de sympa, vu qu’on écoutait des trucs un peu bizarre à ce moment-là avec Dorothée. Et donc on a essayé pendant un an. Sur certains trucs ça aurait pu bien donner mais quand t’as quelqu’un qui peut pas aller vers d’autres types de percussions, ce qui aurait pu être intéressant... bin voilà, djembé partout ça le fait pas dans le rock..

Enfin une toute dernière question, quelques mots sur le collectif goo goo blown ?

- Dorothée : C’est pas vraiment un collectif, il y a un groupe et puis pas mal de gens qui ont participé à leur album qui doit sortir en septembre chez trema dont Aurélia et moi.

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publié par le 02/04/05