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publié par benoît le 21/03/11
Hjaltalín
- Terminal
Terminal

Hjaltalín ou l’Islande en roue libre

Bien qu’il soit en général aussi difficile de décrire leur musique que de prononcer leurs noms, les islandais nous ont maintes fois prouvé qu’ils savaient allier qualité et originalité - même si le résultat est parfois inégal. Comme beaucoup de leurs congénères scandinaves, les membres de Hjaltalín ont fréquenté les écoles de musique. Ils en ont gardé les armes (cordes, cuivres, bois) mais les emploient à une pop funky et bariolée. Imaginez Earth, Wind & Fire débarquant au milieu d’un ballet de Tchaikovsky et vous aurez une idée assez précise de leur musique.

Suitcase man ouvre l’album comme une innocente et austère pièce de musique de chambre (on pense au norvégien Grieg) pour finir par éclater en une sorte de disco funkoïde enjouée, sans qu’on ait eu trop le temps de comprendre comment. Le cocktail est aussi bon que surprenant, on sent pas trop l’alcool et ça monte vite à la tête. Cocktail peut-être aussi un peu hallucinogène : sont-ce vraiment les Bee Gees qui déboulent sur le refrain de 7 years, bousculant Mary Poppins ?

L’incroyable Feels like sugar a tout pour devenir le thème d’un prochain James Bond, et définit en tout cas assez bien ce qu’on peut appeler une envolée lyrique, portée par la voix volontaire de la chanteuse Sigrídur Thorlacius sur une impeccable composition en trois parties, avec cascades de violons et assauts de cuivres réglementaires.

Un peu partout, les couplets croonent et les refrains groovent mais n’allez pas croire que les sirènes du port de Reykjavík chantent toujours la même mélodie : elles savent aussi émouvoir, au-delà de la grandiloquence ou de la désuétude (Montabone, Stay by you). Et en matière d’arrangements, Hjaltalín n’a de leçon à recevoir de personne : incorporer avec autant de justesse des instruments aussi divers qu’un basson, un cor, une couica, un triangle et un vibraslap dans un même morceau (le décidément très amusant 7 years) n’est pas donné à tout le monde. La sauce prend magnifiquement malgré des ingrédients a priori incompatibles. Le violon est inventif, la batterie sait ne pas trop en faire, et les choeurs en écho font mouche alors qu’on pensait que ça ne se faisait plus depuis Fleetwood Mac.

Bref, on tient là un sérieux prétendant au titre de meilleur groupe islandais du monde !

- l’album Terminal sur Spotify

 

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publié par le 21/03/11
Derniers commentaires
gab - le 23/03/11 à 00:10

hi hi hi, excellent article qui me faisait craindre le pire (notamment les allusions à Claude François, ça commençait à faire chargé en références) mais vu la vidéo le résultat est fantastique !!!

Informations

Sortie : 2010

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