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publié par gab le 14/02/12
"Hey, hey, come out tonight !"

C’est l’évidence même, il ne fait pas bon tomber en rade de bouquin lorsqu’on a 3 heures de transport quotidien. Mais il y a pire. Tomber en rade de bouquin un lundi soir en plein milieu du dit transport ! Rien que d’envisager l’heure de train restante et les 12 heures d’ennui à venir pour la fin de la semaine, vous craquez et entrez dans le premier point presse de la gare qui se présente. Ce genre de pratique est en général à déconseiller tant le risque de ressortir bredouille est grand face à la désolation éditoriale des magasines et des magasines de musique en particulier. La preuve en est l’an dernier j’ai plus souvent acheté So Foot (deux fois donc) que de revues spécialisées en musique (les inrocks ne comptent plus à ce jeu là depuis un bon paquet d’années). Et petite digression avant d’attaquer le vif du sujet, j’ai beau ne pas suivre le foot (sauf en période de coupe d’Europe ou du monde comme tout un chacun), le ton décalé de So Foot vaut largement le détour même quand on ne comprend pas la moitié de ce qu’ils racontent. Mais quittons l’exotisme footballistique et revenons à ce lundi de début février 2012, 18h30, énigme résolue, livre fermé, me voici perplexe à nouveau devant le rayon musique de mon Relay préféré Gare de Lyon. M’attendant à l’hécatombe habituelle (un gros paquet de chevelus hirsutes avec des CDs pour apprendre à jouer le solo de la mort), je me retrouve interloqué devant une couverture avec Damon Albarn au plus fort de sa période tête à claques (milieu des années ’90 évidemment) qui me dit : « Que reste-t-il de la britpop ? ». Ils savaient que je venais, ce n’est pas possible.

britpop

Me voici donc bien installé dans mon train à découvrir une revue que je ne connais pas (et pour cause, c’est seulement le n°5), ça me changera des Inrocks et de Télérama (comment ça je suis un cliché ambulant ?). Rock First. Oui, je sais ce n’est pas bien de se moquer du nom des gens mais franchement, c’est à cause de ce genre de choix de patronyme qu’on a peur d’entrer de nos jours chez les marchands de journaux (ceci dit il y a une certaine cohérence avec le crâneur sujet du jour). Encore une chance que mon désespoir et ma nostalgie aient pris le dessus puisque vous l’aurez compris, je ne regrette aucunement d’avoir fait fi de mes petits préjugés culturels habituels et d’avoir ainsi passé un très bon moment à lire des articles bien ficelés sur les Doors, Creedence Clearwater Revival et Woodie Guthrie. Ma culture musicale en sort grandie, c’est toujours ça de gagné. Et parlant de préjugés, Rock First m’a presque donné envie de réécouter du Phil Collins, c’est dire s’ils sont forts. Enfin bien sur, la britpop ! Bien joué, j’ai depuis ressorti tous mes Suede, Sleeper, Elastica et Supergrass. Pour Echobelly, chose amusante, je m’étais fait une petite série la semaine précédente, j’étais donc dans l’ambiance. J’ai même opéré un tri sélectif chez Blur pour retrouver ce bon vieux "Popscene" et me le repasser en boucle comme il y a 20 ans (la crise de la quarantaine s’annonce corsée).

zen

Alors certes, je ne suis pas d’accord sur tout, c’eut été étonnant. Réussir à classer If you’re feeling sinister de Belle & Sebastian dans la britpop, c’est quand même très fort. Surtout après avoir rappelé la définition donnée à l’époque par le Melody Maker (« The scene that celebrates itself »). A la limite, plutôt que de faire un pêle-mêle des groupes anglais de 93 à 97, il eut été plus judicieux d’ajouter une catégorie anti-britpop sur la même période avec les écossais en chef de file. Mais je pinaille, c’est de bonne guerre. Et d’ailleurs tant qu’à pinailler, dans les highlights de la discographie de Sonic Youth (on a quitté la britpop vous l’aurez compris), Experimental jet set, trash and no star à la place de Washing machine ç’aurait eut une autre gueule (comment ça il manquerait de souffle ?). Tout va bien, les bons vieux débats interminables sont relancés avec le petit surplus de frustration lorsque je me retrouve à invectiver tout seul mon journal ... j’ai beau râler tout ce que je veux, il reste zen en toutes circonstances ce canard. Ce sont mes voisins de wagon qui sont contents.

sirènes

Pour finir sur Rock First, ils ont la très bonne idée de faire ça et là des pages un peu plus insolites sur l’histoire derrière des pochettes, morceaux ou albums particuliers. C’est surement fait aussi par d’autres, je ne suis pas totalement au point (en général je fuis dès la couve), mais c’est frais, léger et agréable à lire. A feuilleter le numéro précédent, il semble que le magasine aime faire des retours sur des périodes données avec classements d’albums, donc à condition de bien choisir mes numéros (j’éviterai si vous le voulez bien le « Qu’est devenu le glam rock ? » et me réserverai pour le « Qu’est devenu la noisy-pop ? » qui me fera surement encore plus râler que celui-ci), il n’est pas dit que je ne resuccombe pas avec plaisir aux sirènes de monsieur le premier du rock.

« Popscene !!! Awwwwwrrrrriiiiiiiiiiiiiiiiight !!!!!!! »

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Derniers commentaires
benoît - le 15/02/12 à 18:22

D’ailleurs Suede mériterait plus d’être classé "glam-pop" que brit pop... Mais ok, on a dit pas de débat !

gab - le 16/02/12 à 09:30

C’est vrai. Et tu notes que j’ai réussi l’exploit de faire un article sur la britpop sans mentionner une seule fois Oasis !

... argh j’ai perdu