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publié par vinciane le 02/06/04
Harry potter et le prisonnier d'azkaban - Alfonso Cuaron
Alfonso Cuaron

kitsch

il y avait bien de quoi redouter le troisième volet porté à l’écran de la saga des harry potter, surtout après un deuxième épisode plus que moyen, où les effets spéciaux et l’ambiance laissaient franchement à désirer. Il y avait de quoi craindre car harry potter et le prisonnier d’azkaban est un tome aussi dense qu’intense. sacrifiant une partie de l’intrigue, toujours difficile à faire tenir en format acceptable en salles, alfonso cuaron s’est attaché à restituer l’atmosphère oppressante du roman et cela non sans un certain succès. certes les envolées musicales accompagnant les scènes plus lyriques virent parfois au kitsch, mais dans l’ensemble cuaron n’épargne pas son spectateur, au risque même d’effrayer pour de bon les plus jeunes.

écossais

on peut se laisser surprendre par les changements de décor, les extérieurs de poudlard, la cabane de hagrid et les paysages environnants ayant été revus et corrigés. pour du mieux semble-t-il. l’ambiance recèle davantage de paysages écossais brumeux et humides que de scintillements et autres détails féeriques que présentaient les deux premiers volets. alors bien sûr, on peut déplorer un allégement sensible de l’intrigue, qui ne doit pas être tout à fait l’impide pour les spectateurs n’ayant pas lu le roman auparavant, mais quelle adaptation parvient à rendre toute la complexité d’un ouvrage de 4 ou 500 pages qui s’inscrit de surcroît dans une série aussi longue que dense ? on a fait le même reproche à la trilogie du seigneur des anneaux et pour autant les spectateurs qui ne s’étaient pas plongés dans la lecture des ouvrages n’ont pas boudé leur plaisir.

tangible

s’il peut y avoir une déception tangible, elle revient à la distribution. elle comporte certes une emma thompson en sybille trelawney déjantée à souhait et une emma watson en hermione absolument magnifique, mais un gary oldman en sirius black malheureusement trop peu présent et finalement un peu moins taciturne et austère que ce qui ressort des romans, un david thewlis (professeur lupin) qui manque peut-être un peu d’épaisseur, un michael gambon (dumbledore) pour qui il est difficile de reprendre le flambeau au regretté richard harris. reste rupert grint qui s’en sort tant bien que mal même si son personnage (ron) est certainement le plus malmené lors du passage à l’écran où il ressort chaque fois plus benêt qu’il ne l’est voulu par j.k.rowling. enfin, daniel radcliffe, bien qu’un peu plus mature, reste toujours aussi peu convaincant que dans les premières adaptations. il incarne physiquement certes à la perfection le jeune sorcier, mais son jeu d’acteur laisse toujours autant à désirer en termes de crédibilité des émotions.

dans l’ensemble, cette nouvelle adaptation est une réussite incontestable au regard des deux premières. le spectateur se laissera volontiers happer par la tension que cuaron a parfaitement su rendre à l’écran, même si les défauts de son film le laisseront dans la catégorie divertissement sans lui permettre de prétendre au rang de grand film.

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publié par le 02/06/04