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publié par alex le 30/03/01
gorillaz
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gorillaz

médiatisé

emi avait pris un peu de retard sur ses concurrents en ce début d’année, mais se rattrape de brillante manière, d’abord avec le nouveau fun lovin’ criminals, et maintenant avec cet album délirant, œuvre d’un collectif baptisé gorillaz. ce collectif est représenté - sur la pochette ou dans le clip - par quatre personnages animés : murdoc, un bassiste, russel, originaire des usa et fan de hip hop, noodle, une guitariste asiatique, et enfin 2d, le chanteur. derrière ces personnages créés par jamie hewlett, le dessinateur de la bd tank girl, se cachent quelques grands noms : damon albarn, le chanteur d’oasis - ou de blur ? je ne me souviens plus... tina frantz, un ex-membre des talking heads. miho hatori, des cibo matto. del tha funky homosapien et même ibrahim ferrer, un membre du très médiatisé buena vista social club. l’album, enfin, est produit par dan the automator.

festival albarn

le résultat de cette étonnante aventure est explosif. le mariage de cultures musicales est particulièrement réussi, comme cela avait pu être le cas avec unkle et leur psyience fiction il y a quelques années. damon albarn nous prouve qu’il peut chanter sur des musiques et des tempos très différents de ce qu’il fait avec blur. les deux derniers albums de blur avaient marqué une première métamorphose du minet anglais, et ce nouveau projet le propulse dans une autre dimension, bien loin des “boys and girls” et “charmless man”. sa voix est tour à tour mélancolique, désabusée, malicieuse, incontrôlée. c’est un festival albarn. “tomorrow comes today”, un des meilleurs morceaux de l’album, illustre parfaitement cette nouvelle vie de l’artiste albarn : c’est une jolie ritournelle qui rappelle londres et son camden town, de la street music. “new genious” poursuit dans la même veine : c’est une chanson qui mélange influences hip hop, électroniques ou encore pop. damon albarn chante par moments comme un membre d’un autre collectif, gus gus, c’est vous dire !

collectif éclectique

a coté de ces morceaux mélancoliques, on trouve des ovnis comme le premier single, “clint eastwood”, qui pourrait être sur un album de unkle, ou “man research” qui commence comme un morceau de asian dub foundation : indescriptible mais génial, avec une série de « yeah yeah yeah » étonnante, signée une fois de plus albarn le caméléon. "punk" est lui très... power-pop ou punk comme son nom l’indique. cela continue comme ça jusqu’à la fin de l’album : les morceaux les plus variés se succèdent et il est difficile d’en mettre un en avant plus qu’un autre. a noter quand-même au rayon des curiosité “rock the house” qui laisse présager d’une collaboration avec les artistes du label tricatel, “latin simone” chanté par ibrahim ferrer, et le génial “m1 a1” qui clôture l’album : c’est un morceau complètement loufoque qui commence avec les cris désespérés d’un anglais un peu paumé : « hello, is anyone there ? », et puis c’est le foutoir intégral, ce que les morceaux de blur devraient être plus souvent. il y a bien sûr, comme tout album branché en ce moment, un morceau caché pour faire gros rebel - c’est ça non l’explication ... ? cet album est donc enthousiasmant, même et surtout pour ceux qui n’aiment pas spécialement blur. on ne peut que souhaiter que ce genre de collectifs éclectiques se forment régulièrement et que l’on voit fleurir ce genre d’albums.

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publié par le 30/03/01
Informations

Sortie : 2001
Label : parlophone