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publié par tairanteuh le 03/10/99
gomez
- liquid skin
liquid skin

cruel paradoxe

ce groupe a fort bien marché dans son pays, la grande albion lors de la sortie de son premier album bring it on. ceci ne justifierait pas l’achat de cet ouvrage de 98, paru en même temps que l’album de sunhouse crazy on the weeekend. j’eut le privilège d’assister à leurs concerts peu mémorables de la route du rock 98 en un vendredi bien ensoleillé alors que le soleil tardait à se coucher dans le mythique cadre du fort st père. le concert fut bon dans l’ensemble mais mis à part une bonne centaine de fans conquis par ce mélange de blues/rock/folk le public n’acclama pas tellement ce groupe dont la seule venue dans un village de grande bretagne soulève le peuple. cruel paradoxe. pourtant malgré la relative absence scénique ce jour là, on pouvait déceler une once de talent sur les singles tels "78 stone wobble", "whippin’ piccadilly" ou encore le gentillet "get myself arrested" ou l’accrocheur "tijuana lady".

chaleur mexicaine

ce potentiel se confirma quelques temps après en 99 avec la parution d’un single censé annoncer la relève de bring it on, justement appelée "bring it on". ce titre très bluesy-rock fut très plaisant et l’album fut plus qu’attendu des deux côtés de la manche, d’une part par une grande poignée (voire un bras) d’autre part par un comité plus restreint. seulement cet album devrait enfin rameuter un public plus vaste car il est assez bon. outre les 3 singles dont nous gratifie gomez pour chaque album (l’avenir confirmera ou pas), le reste puise sa force dans des influences diverses allant de jeff beck à tom waits (le tout étant revendiqué). l’utilisation de ces sources reste cependant dosée et l’on ne sombre jamais dans le pastiche ou le plagiat. la guitare omniprésente rappelle tantot la chaleur mexicaine à laquelle le nom du groupe fait évidemment penser, sur "revolutionary kind", tantot la moiteur du bayou comme sur "blue moon rising" dont le son étouffé et surchargé rappelle les tubes des creedence. gomez pourtant anglais s’en réfère à l’amérique tout du long ("california") et explore le blues tel qu’offert à ces générations anglaise par john mayall.

démarche rétro

et c’est quand la mélodie est la plus simple que l’atmosphère de la chanson est la plus envoutante ("las vegas dealer"), les singles "we haven’t turned around" et "rhythm & blues alibi" étant les chansons les plus low tempo, elles restent certes de toute beauté mais réjouissent moins que ces titres précédemment cités. l’album est certes loin d’être parfait mais pourtant il plait plus que ne déçoit par le côté retour aux sources, aux origines du rock, le blues par le biais d’un hybride des deux genres qui renvoie les groupes s’approchant de cette démarche rétro (reef, kula shaker) au simple rang de has been voire has never been. gomez, se révèle assez talentueux et pourrait créer l’évènement sous peu de ce côté-ci de la manche au vu de leur expérience grandissante.

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publié par le 03/10/99