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publié par Mickaël Adamadorassy le 20/11/07
Girls in hawaii - Cigale, Paris - 30/10/2007
Cigale, Paris

Grosse surprise que ce concert des belges de Girl In Hawaii, d’abord parce que vu le peu de promo on ne savait même pas qu’il existait et ensuite parce que malgré le peu de promo il était désespérement complet. Certes From Here To There, leur premier album est une petite merveille, une musique qui rappelle dans la voix et l’utilisation des claviers les regrettés Grandaddy mais avec un univers et une sensibilité très personnelle, une légèreté douce-amère, héritée de la pop.

Mais ça remonte à un certain temps maintenant et pourtant la queue devant la cigale est bien réelle. Je vous propose donc d’enquêter sur ce mystère via un rapport circonstancié de votre serviteur sur les faits qui se sont produits ce soir du 30 octobre 2007

Le casier judiciaire des suspects

D’abord il faut savoir que les Girls c’est un gang de taille plutôt conséquente : après une première partie assurée par Calc (ils ont mis du temps à démarrer mais ont fini très honorablement mais si l’ennui s’est parfois installé..), ce n’est pas moins de 6 suspects qui montent sur cette scène. La classique batterie et puis une section variable où l’on s’échange basse, guitare, claviers et chant dans diverses combinaisons dont le mur du son à trois guitares qui fait du bien par où ça passe même si on distingue pas forcément l’apport de chaque guitare...

La disposition scénique elle est plutôt intimiste, quelques lampes éparpillées sur scène, un petit meuble pour que l’un des deux chanteurs-guitaristes, Lionel (celui dont la voix a un petit air de Jason Lytle de grandaddy) qui joue assis sur un côté de la scène, un choix un peu inhabituel mais bon c’est pas comme si ils étaient pas cinq à se démener à côté.

le petit grain de folie

C’est là le premier gros changement qu’on observe chez les Girls : de leur précédent concert parisien à l’élysée montmartre, j’avais gardé l’image d’un groupe très pro, capable de rendre parfaitement le son, la délicatesse de son disque dans tous ses arrangements mais le revers de la médaille c’était un côté statique, le manque de ce petit grain de folie, le supplément de soi pour amener une sorte de chaos qui dynamite un concert et qui en fait un pur moment de rock’n’roll.

Et ça justement c’est tout ce qu’ils ont gagné depuis la dernière fois, dès le premier morceau, This Farm Will End Up In Fire, extrait du futur album, on sent l’envie d’en découdre, la tension, le son est beaucoup plus rock et en quelques instants c’est l’explosion, les corps en saccade, les instruments brandis dans tous les sens, la tête rejetée en arrière, la bouche qui se déforme pour scander les paroles. Antoine, qui était déjà le plus "extraverti" de la formation s’affirme maintenant comme un frontman décomplexé, qui sait tenir son public et l’emmmener avec lui.

un nouveau répertoire résolument rock

Plus qu’un groupe qui fait front face au public, c’est les rangs d’une petite armée qui se déploie, change sans cesse de formation de combat, depuis Antoine au micro jusqu’à le batteur en fond de scène, le mouvement ne s’arrête presque jamais, normal il y a beaucoup de morceaux du nouvel album et il est résolument plus rock, plus rentre-dedans, propice à cette débauche d’énergie scénique, à cet enchaînement rapide qui ménage peu de pauses pour laisser souffler un peu un public enthousiaste, on est pas encore au pogo généralisé mais il fait très chaud à la cigale.

De From Here To There, on aura tout de même droit à bees and butterflies (la version rapide), le très beau found in the ground et puis un énorme flavor,ce morceau qui est en fait un énorme crescendo prend vraiment tout son sens en live, les Girls savent parfaitement faire monter la sauce, faire durer encore et encore avant de quitter la scène au plus fort de cette tension.

rappels en série

Evidemment le public chauffé à blanc en redemande, il aura droit à 9 a.m.. Avec ce petit bijou mélodique, on continue dans la veine du girls in hawaii qui prend son temps, développe ses climats, sait faire languir de la cassure pour la rendre encore plus jouissive, idem pour the fog qui clôture le concert.

Enfin non, parce que le public commence une ovation impressionante et fait revenir Antoine pour un morceau en acoustique... qui ne suffit apparemment pas vu que personne ne veut partir, ça tape du pied, ça hurle pendant dix bonnes minutes, je finis par me dire que les Girls ont développé une habitude à la Eels de faire 4 rappels et que les gens sont au courant. mais non les lumières se rallument et les gens finissent par parti bon gré mal gré...

Réussir la synthèse ?

En fait, c’était juste l’enthousiasme du public, la volonté de prolonger un moment exceptionnel, crier tout le plaisir qu’on a pris suffisament fort pour que le groupe l’entende dans les coulisses et n’ait pas d’autres solutions que de revenir pour éviter l’émeute.

Ce que devrait être tout rappel, en tout cas pour un groupe qui assure sur scène. Et c’est peut être pour ça que ce concert des girls in hawaii était complet ce soir, sans buzz, sans promo à gogo, sans fard, juste du bon rock qui prend aux trippes

... Même si c’est un tout petit peu dommage que les nouveaux morceaux oublient un peu l’originalité qui faisait le charme de From Here To There, à savoir un groupe sensible, intelligent qui sait ménager ses effets, développer ses atmosphères sans se presser pour que les déflagrations n’en soient que meilleures.

Mais le disque n’est pas sorti et ce concert donne plutôt envie de voir comment ils vont faire cohabiter cette énergie, ce côté très rock avec la sérénité, le côté pop et lumineux du précédent album.

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publié par le 20/11/07
Derniers commentaires
Sfar - le 20/11/07 à 07:44
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merci micky
ce fut une bien belle soirée que tu as réussi à évoquer à merveille
j’attends impatiemment de les revoir en mars 2008 à Strasbourg