Un premier clip avec le comédien Udo Kier (habitué de Lars von Trier), quelques notes de guitares comme l’attente d’une envolée post-rock et la voix de crooner de Konstantin Gropper, qui n’est pas sans rappeler celle de Murray Lightburn (The Dears), de s’élever sur une petite mélodie minimaliste au synthé. Mélodie qui progressivement s’enrichit pour nous envoûter entre ballade et slow, « It’s a Tender Maze » lançant sur un parfait ton de miel, ce LOVE, quatrième album du groupe allemand Get Well Soon.

S’éloignant de la présence pesante de l’Apocalypse qui avait marqué la genèse de The Scarlet Beast O’Seven Heads en 2012, ce nouvel opus s’habille d’arrangements électroniques, pour nous parler d’amour avec la même sincérité que le Suédois Jay Jay Johanson, dans une mise à nu qui garde toujours une certaine distance, franche mais sans une once de voyeurisme. Gropper propose alors une vision toute personnelle afin de « trouver des angles inédits, envisager le sujet dans toute son ampleur ».

Multipliant les atmosphères musicales, il réutilise les sonorités des années 80 (« Young Count Falls For Nurse ») comme a su le faire avec brio Editors, sans renier les accents plus folk (« 33 ») ou quelques graines de piano (« It’s an Aircraft »). Mélodies lancinantes, suaves mélancolies et autres délicatesses, marquées par les influences littéraires, Proust, quelques bluettes, qui laissent malgré tout la place parfois à quelques riffs accrocheurs (« Marienbad », « It’s Love »).

Un amour protéiforme qui brille de mille et un reflets colorés, mordorés, Get Well Soon séduit par les nuances de "LOVE" et même si l’amour est parfois un sacré bordel, même si nous nageons souvent en plein brouillard, l’amour dans les tripes et dans les cuivres comme une apothéose : toujours, l’AMOUR !