On attendait de voir Gemma Ray en concert depuis la très chouette session tournée avec elle en 2011. Depuis elle a sorti quand même cinq albums dont le dernier Psychogeology cette année, qu’elle est venue défendre ce soir au Supersonic avec tout un groupe : une claviériste qui assure les chœurs en tandem avec la bassiste, ce qui donne des passages vraiment superbes quand les trois voix féminines harmonisent ensemble, et à la batterie Andrew Zammit, collaborateur de longue date. Gemma qui joue assis car elle attendait un heureux événement dans pas trop longtemps, a toujours ce son de guitare délicieusement vintage, extirpée de sa fameuse demi-caisse offerte par Jon Spencer. Les claviers apportent une couleur parfois psychédélique, parfois proche des brumes du trip-hop de Portishead mais il y a quelque chose de fiévreux, des influences rétro, presque soul "à l’ancienne" dans la prestation et même des passages très rock où tout le groupe lâche la bride. La guitare de Gemma sait aussi être tranchante et donne aussi beaucoup de dynamique à cette musique ("tranchante" c’est d’ailleurs le cas de le dire étant donné qu’elle utilisera un couteau glissé sur les cordes à un moment). L’anglaise prendre quelques moments pour parler un peu d’elle mais la plupart du temps les morceaux s’enchaînent tout naturellement, dans une atmosphère planante et pour notre plus grand bonheur le groupe a le temps de dérouler un set plutôt long, ce qu’on attendait pas forcément au Supersonic, qu’on a encore peu eu l’occasion de fréquenter.