Dans les 1001 vies du French Cowboy, on avait bizarrement manqué celle de French Cowboy & The One en 2013. C’est ballot mais les choses sont bien faites, on a aujourd’hui l’occasion de se rattraper puisqu’une fois n’est pas coutume, la formule a le droit à un deuxième round. Ce n’est pourtant pas dans les habitudes de Federico Pellegrini de repartir pour un tour avec les mêmes partenaires depuis la séparation des Little Rabbits et le passage à la formule French Cowboy. Bon en même temps les partenaires ne sont pas totalement inconnus non plus. Le premier, Eric Pifeteau alias The One, est batteur de son état et compère de Federico dans ses différentes formations depuis 30 ans. Le second, Jim Waters (The John Spencer blues explosion), est aux manettes comme souvent jadis chez les Little Rabbits et chez le French Cowboy. Bref, on est en famille et c’est tant mieux.

far-ouest

D’ailleurs l’album commence très fort avec un genre de rockcollection de la lose sur lequel même un Voulzy dépressif passerait pour un bisounours sous emphétamines. "Disco flash" revisite l’adolescence du French Cowboy au fin fond du far-ouest vendéen en compagnie de Jeanne-toute-première-fois-Mas et JJ-il-suffira-d-un-signe-G mis au même niveau que les Little-la-mer-Rabbits. On retrouve bien là la franche causticité de notre lapin et on est tout de suite dans le bain. Côté musique, Federico laisse cette fois de côté sa guitare acoustique et part sur des influences eighties (petits gimmicks synthétiques) et rythmiques. The One n’est clairement pas là pour faire de la figuration et c’est tant mieux.

spirale

L’autre gros changement, tout comme à l’époque Little Rabbits après 3 ou 4 albums, est le passage de l’anglais au français. C’est une histoire de cycle, certes, mais en spirale, aucun sur place ou bis repetita au programme. "Embrasse-moi" prend des accents bashungiens dans les coins, le classique name-dropping de "Avant" finit par se prendre les pieds dans le tapis du côté de Rahan et de Rintintin. Et, forcément, l’humour est toujours bel bien là, ses collègues chanteurs en prennent pour leur grade dans un rentre-(hi)larant "EVEL (Est-ce que vous êtes là)". L’avantage des cycles c’est qu’on y retrouve forcément quelques madeleines qui font du bien - aaaaaah ce rythme indolent de "QVVDM (Que Voulez-Vous De Moi)" et cette façon de prononcer « l’amour » (on n’a pas trouvé mieux) - et c’est tant mieux.

tant

French Cowboy & The One revient avec un nouveau disque, AF. Et c’est tant mieux.