Frédéric Bobin, à la guitare acoustique ou sur une demi-caisse Grestch, met en musique ses histoires, où il y a un peu de tout, des filles, la nostalgie du super 8 ou encore une usine qui ferme, le résultat est à mi-chemin entre folk et chanson française. C’est délicatement arrangé, les mélodies vocales sont bien travaillées, portées par une voix expressive, qui est dans la même intention que la musique, plutôt douce, pas de cabrioles en haut ou en bas, on est solidement installé dans le medium mais il n’y a pas besoin de plus (vous imaginez Francis Cabrel en falsetto ?) . Le disque (Les Larmes d’Or, 2018) fonctionne très bien comme ça. En live, sans les arrangements du disque, on aimerait parfois qu’il y ait un peu plus de mordant, que la machine s’emballe un peu plus mais Frédéric a eu la bonne idée d’avoir emmené avec lui sur la route Hélène Piris aux chœurs et au violoncelle, ce qui enrichit beaucoup la proposition, l’instrument ramène de la pêche et une pulsation rythmique plus appuyée quand il est joué aux doigts comme une contrebasse et à l’archet... là on va enforcer des portes ouvertes, folk et violoncelle ça peut être superbe, les Tom McRae, Damien Rice etc en savent quelque chose... Et puis il y a cette complicité évidente entre les deux, les regards qui se cherchent sans cesse dans les parties instrumentales. Cette alchimie entre les deux c’est finalement l’ingrédient qui l’emporte et donne tout son piment à cette première partie de Volo au Trianon, qui n’était pas évidente avec le fosse en configuration 100% assise.