La Miroiterie, je suis passé un tas de fois devant, en général en allant à la Maroquinerie (et en général dans un état lamentable après la pente de Ménilmontant) mais je n’avais jamais mis les pieds dedans. Il aura fallu l’annonce de sa fermeture et un (premier) concert de Fraülein pour que je me rende compte de ce que je perdais et ce que la musique et les musiciens de Paris perdent.

Prenons le cas de Fraülein  : il s’agit d’une toute jeune formation ou plutôt de musiciens qui officient déjà dans deux groupes (So Was The Sun et Tarah Who. ?) qui changent pour l’occasion de postes et de style ; ils ont 5 morceaux, l’envie de jouer du gros son bien fort, pas de bio, pas de facebook, pas de disques. Ce n’est pas forcément simple dans ces conditions de trouver des endroits pour se produire, surtout en électrique, et c’est dommage parce que c’est comme ça qu’on apprend le mieux et c’est comme ça qu’on a une chance de trouver un public aussi.

Et la Miroiterie c’est génial pour tout ça : on peut jouer en mettant ses amplis à un volume rock’n’roll, du public il y en a, loin du cliché, y a vraiment plein de styles différents et comme il ne s’est pas fait racketter à l’entrée ni pour ses consos, il part avec de bonnes dispositions. L’ambiance est plutôt roots, c’est vite bondé dans la cour dehors mais tout le monde discute tranquillement. C’est un peu tout le contraire de ce à quoi le milieu indé nous habitue (il y a quand même des articles consacrées aux tendances fashion des spectatrices de rock en seine..) et c’est plutôt pas mal en fait... Il faudrait même plus d’endroits comme ça et cet appauvrissement en scènes susceptibles d’accueillir des musiques amplifiées, ce sera malheureusement un des grands échecs de la Gauche à Paris, et il sera bon de lui rappeler tout ça alors que la fin du mandat de Delanoë se rapproche..