C’était comme des retrouvailles avec quelqu’un qu’on n’avait pourtant jamais vu sur scène mais dont les morceaux nous accompagnent depuis une vingtaine d’années. Et dès le premier morceau, seul à la guitare acoustique, on se dit que c’est gagné, que ça fait du bien, qu’il nous a manqué, lui qui a toujours continué à sortir des disques régulièrement mais qu’on avait un peu-beaucoup laissé filer. Il faut dire que Tom McRae a une sacrée présence scénique, un humour délicat et une générosité sans limites. 2 heures de concert, dès le lundi soir avec moultes invités dans une Maroquinerie pleine à craquer qui reprend en chœur les morceaux les plus connus, on ne pouvait guère demander mieux.
chœurs
Et en effet, ce qui nous frappe d’emblée est la façon dont il tient la scène, interrompant d’entrée le clapping du public d’une très belle façon, faisant corps avec sa guitare, coffre avec son micro. Il n’a en rien perdu sa très belle voix, elle s’est juste légèrement éraillée, elle a, comme nous tous, gagné en maturité. Tom McRae fera la part belle évidemment à son premier album et ses classiques, dont le single "End of the world news" avec partage du public en deux pour les chœurs (dès le 3e morceau, la soirée était lancée) et un public qui ne demandait que ça. Il prendra à son compte la petite taille de la salle et fera même un morceau a guitapella et a capella qui finira au milieu du public pour un très beau moment de communion ("Bloodless", si ma mémoire, qui vieillit elle aussi, ne me fait pas défaut). Son rapport au public et son humour entre les morceaux est le vrai plus du concert et la bonne surprise puisque, comme il le dit lui-même, ses morceaux ne sont pas la joie incarnée.
beauté
L’autre excellente surprise est qu’un nouvel album est dans les bacs virtuels, Etrange hiver, qui comme son titre l’indique est composé de duos avec de nombreux artistes français avec textes en français ou anglais. Nous avons donc eu le plaisir de le voir partager la scène à intervalles réguliers avec des frenchies des plus connus (Alex Beaupain) aux plus hype (Clou) en passant par les plus délicats (Alma Forrer). Mais le duo qui fera l’unanimité est celui avec Chien Noir sur le magnifique "Gingko" en rappel. Un titre tout en douceur sublimé par un refrain d’une beauté et d’une justesse incroyables. Et si Tom nous avait quelque peu perdu avec un discours à rallonge sur la fin du set principal, il se rattrape avec un rappel de toute beauté puisqu’il enchaine ensuite avec notre préferrée "The boy with the bubblegun" pour clore idéalement cette excellente soirée.
calme
Pour finir, on ne peut que vous conseiller le nouvel album de Tom McRae en écoute ce matin alors qu’on écrit ces quelques lignes. C’est un parfait follow-up de lendemain de fête, calme et volupté à tous les étages.
petit cliché amateuro-smartphoneur pour un petit rendu d’ambiance