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publié par Renaud de Foville le 01/06/01
four tet
- pause
pause

prodige

très honnêtement une des grandes qualités que l’on peut reconnaître à labels - en dehors de toujours continuer à travailler avec cargo - c’est de ne jamais essayer de nous influencer sur un disque... je ne dis pas qu’une fois ou deux dans l’année ils n’ont pas insisté sur tel ou tel cd ou pour faire une interview, mais cela ne va jamais très loin. en fait cela permet d’avoir toujours une conversation franche et libre sur chaque groupe et chaque album qu’il sortent. un pur plaisir. tant qu’à faire ce boulot autant le faire avec sincérité, ce qui n’est pas toujours - pas souvent pourrait on dire - le cas. mais pourquoi on vous raconte tout ça. simplement parce que quand labels nous a donné le pause de four tet, c’était en le couvrant de louanges... chose rare et qui a donc attisé notre curiosité - même si le projet solo du jeune prodige de fridge ne pouvait que nous intéresser... est ce que ce pause méritait vraiment que l’on s’emballe... en un mot comme en cent, oui, oui et encore oui. si certains sur ce cargo - passagers ou équipage - ont du mal à rentrer dans l’univers d’une musique électronique parfois aride - qui parle de l’écurie warp ? - four tet est l’une des portes vers l’univers de l’électronique. et cette porte nous est grande ouverte.

enfance

franchement je vous mets au défi de résister à ce délicat mélange d’électronique et d’instruments, disons, plus traditionnels... une basse envoûtante, une guitare toujours caressante, le tout enveloppé dans un parfait équilibre de machines, de beat et de sons bidouillés... derrière four tet se cache un seul homme : kieran hebden - 23 ans, 6 albums pas grand chose d’autres à rajouter ! après l’écoute de pause, si on sait pas grand chose de plus sur lui, on peut se dire qu’il n’est pas tout a fait sorti du monde de l’enfance, des mélodies et des sons que l’on chante aux enfants pour s’endormir, que la douceur de chaque mélodie de cet album nous emmène dans un monde idéal.

onirique

parfois onirique ou sensuel, souvent délicat, le monde de four tet c’est celui de notre imaginaire, c’est celui du rêve... la machine à écrire que l’on entend - plutôt les vieilles machines d’avant guerre que les claviers froids d’un ordinateur high tech - c’est celle de l’écrivain que nous rêvons tous d’être à un moment ou un autre. c’est celle de l’écrivain que nous sommes tous à un moment de notre vie, celle du conteur qui nous permet de décoller de la réalité pour nous réinventer un monde ou l’on se sent bien. un monde ou la musique de four tet serait l’un des éléments secrets... celle d’un film qui ne prend pas les enfants pour des crétins, ni les adultes pour des demeurés. four tet pose son univers à nos pieds, ne l’impose jamais, à nous de nous pencher, de nous agenouiller comme dans un pré, le matin, recouvert par la rosée, de respirer doucement l’air qui nous entoure et de plonger les yeux grands ouverts dans ce monde merveilleux...

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publié par le 01/06/01