buzzounet
Quand un Français talentueux se lance dans la hype et réussit le tour de force de briller dans un genre musical pas franchement maîtrisé par ses concitoyens, on est en droit d’espérer un buzz atomique plutôt qu’un buzzounet mollasson. Rétablissons donc la justice et apportons à Fortune le succès qu’ils méritent, à l’approche de la sortie d’un premier album attendu.
Fortune c’est donc l’aventure solo lancée il n’y a pas si longtemps par Lionel Pierres (anciennement surnommé My Dog Is Gay dans le très défunt groupe de hip hop Abstrackt Keal Agram).
gros son
Il y a un an sortait son premier EP nommé Bully, contenant 4 chansons et trois remixes plus ou moins dispensables et pour lequel il finit par former un groupe. Un an après, toujours pas d’album en vue, et si le groupe assure être en studio, on espère qu’ils finiront par en sortir quelque chose (alors même qu’ils annonçaient au festival Rock en Seine cette année la sortie de leur album en octobre !).
Difficile de catégoriser (si besoin est) leur musique sans penser aux gros sons du moment. Ce mélange d’électro, de pop et de rock fait penser sans mal au groupe-qu’on-ne-citera-pas (4 lettres, des bobines insupportables et des concerts inutiles). La recette est simple et archi déjà vue ces temps-ci : une grosse guitare électrique, des nappes de synthés 80s, une voix qui balance des paroles pas toujours philosophiques. On pense donc aux fameux managers, on pense aux Black Kids, voire surtout aux Boy Crisis avec qui ils partagent la même fraîcheur et capacité à tout balancer sans réfléchir.
recette
Ces 4 chansons sont des tubes, à commencer par le single “Bully”, sa courte introduction de batterie métallique et son synthé entêtant. “Mission” peut parfaitement prendre la suite, gardant la même recette.
On pourra reprocher à Fortune de s’inscrire sans vergogne dans la tendance actuelle, on n’oubliera tout de même pas que l’EP est sorti il y a un an. On pourra aussi reprocher à cet EP de ne pas franchement offrir beaucoup de pistes d’approfondissement de leur musique, puisque le style est bien défini et semble immuable. Il faudra préférer se concentrer sur la viscérale envie de bouger son popotin à l’écoute de ces quatre chansons taillées pour l’épanouissement corporel. Quand on songe que même à Rock en Seine, leur brillante performance fut boudée par le public qui préféra s’éloigner, on préfère nous répéter, un an après, qu’il est temps d’écouter ce que nos petits français ont dans le ventre pour nous faire bouger.
Enfin un article pointu !