coquille
non, ceci n’est décidément pas une chanson de bruce springsteen. ceci est un album iridescent. my city of ruins, premier album pressé et produit du quatuor for the chosen few est une incontestable réussite. mélodies, arrangements, voix, pas une seconde qui n’ait été pensée, agencée, modelée. huit titres puissants et enveloppants, comme une coquille que l’on aurait du mal à percer mais qui, une fois fendue pour vous laisser pénétrer, se ressoude derrière vous pour mieux vous accaparer.
hiver
ils passeront l’hiver ces morceaux, mieux : ils feront votre hiver. de new york aux plaines artésiennes, de votre appartement parisien au hublot droit de la 47e rangée de passagers de votre boeing, vous enchaînerez inlassablement “i am a low-key ghost”, “erased-permanentely”, “the waterchaser”, “time bomb”. encore et encore. ces titres collent à l’hiver comme ils vous collent à la peau, à vous faire finir en véritable champ de ruines.
rocs
à la manière des suédois de logh, les for the chosen few excellent dans l’art de la post-power-pop (appelez-ça comme vous le voulez) à faire chialer les rocs les plus fiers, à faire s’ancrer les mélodies dans les esprits les plus rétifs. des très radiophoniques “waterchaser” et “out of the blue”, aux crève-cœurs “i am a low-key ghost” et “erased-permanentely”, chaque morceau trouve sa place dans ce compendium comme dans votre esprit.
plomb
un chant toujours à fleur de peau, qui se magnifie lorsqu’il est tendu, désespéré ; une rythmique comme un roulement sourd, une chape de plomb qui vous confine dans les morceaux, vous empêche de remonter à la surface ; des mélodies oscillant entre réverbération et saturation ; for the chosen few assemble sur cet album au graphisme soigné les éléments qui lui garantissent une place de choix dans les disques à retenir de cette année 2004.