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publié par gab le 23/05/07
For the chosen few + Radius System + Jeniferever - Le Batofar, Paris - 18/05/2007
Le Batofar, Paris

troll

Grande soirée effets et gros son au Batofar vendredi soir avec au programme une multitude de défis plus décapants les uns que les autres et de bien beaux moments forts comme des taureaux. On était à peine arrivé qu’on attaquait d’ailleurs la séquence émotion avec la résurrection Mickyienne toute crinière et gros appareil dehors ... Micky qu’on pensait enlevé par un webzine concurrent, torturé par une équipe sarkozienne zélée après des propos gauchistes inconséquents sur le blog du cargo (choc post-électoral sans aucun doute) ou encore expédié ad patres par un troll sanguinaire embusqué lâchement derrière une manette de jeu au petit matin, le traître, mettant ainsi fin à une quête initiatique presque centenaire et bien singulière (prenant notamment une très nette forme d’escalier aux moments les plus incongrus).

joie

Et pendant que Micky finissait tranquillement son ascension, For the chosen few, groupe composé entre autres de la section lyonnaise du cargo, prenait les choses en main et remportait d’entrée de jeu le concours du plus imposant rack d’effets de la soirée (celui de la plus belle perceuse se retrouvant étrangement hors catégorie), ça force tout de suite le respect. Déontologie et copinage oblige on va faire court et s’en donner à cœur joie : allez donc les voir nombreux tout au long de cette semaine de tournée franco-belge car ils le valent bien (si si). Leur musique a pas mal évoluée encore par rapport au dernier album (on a rarement vu un groupe en si constante évolution d’ailleurs) et ils expérimentent de plus en plus (musicalement et vocalement notamment sur le dernier morceau). Seul point de réserve peut-être, une présence scénique encore légèrement tendue, chose qui devrait aisément se mettre en place dans les quelques jours qui viennent puisqu’il s’agissait somme toutes de la première date de la tournée.

plexus

Venaient ensuite, maîtres incontestés dans leur catégorie "musculature gonflée", les parisiens de Radius System qui s’attaquaient sans faiblir au défi du plus beau gâchis de la soirée en la personne du chanteur et surtout de sa très belle voix. Avoir un tel potentiel et le dilapider bêtement en beuglant autant comme autant, faudra quand même qu’on nous explique un jour ... à moins qu’on ne soit définitivement passé dans le clan des vieux croûtons qui ne comprennent décidément plus rien à la révolte adulescente. Ceci étant à prendre pour ce qu’il est, un jugement hâtif, puisque les sons, le jeu de guitare et les fourmillements de la basse qui vous chatouillent les doigts de pieds et le plexus auront très rapidement raison de notre pourtant très enthousiaste curiosité. On tiendra au final moins de deux morceaux. Seul Micky, imperturbable et indétronable, continuera à shooter inexorablement, la tête bien calée dans l’ampli basse.

physique

Enfin last but not least, le grand concours vestimentaire est enlevé dans la joie et en couleurs par les suédois de Jeniferever avec leurs jeans slim et slips rayés blanc et verts. Un vêtement d’ailleurs assez surprenant, le jean slim, défiant presque les lois de la physique puisque ça tient en milieu de fesse sans jamais, comme on pourrait s’y attendre, tomber plus bas sur les cuisses voire au genou et ce même quand les guitaristes sont pliés en deux sur de longues plages instrumentales. Mais Jeniferever c’est aussi (et surtout) la très bonne surprise d’un mariage parfait entre un spleen et un chant à la Cure (sans oublier certains sons de guitare) et le meilleur de la scène noisy du début des années ’90, sa lenteur et ses effets enivrants entre autres. Bel exemple de digestion réussie que permettent quelques quinze années de recul bien employées. Digestion qui se retrouve aujourd’hui on ne sait trop comment sous l’appellation post-rock, on a dû s’endormir à un moment donné récemment parce que la dernière fois qu’on a entendu le terme c’était pour qualifier des musiques instrumentales plutôt prise de tête et pour tout dire assez chiantes. Breeeef [piquons les chroniqueurs trentenaires], pour en revenir à nos suédois et pour conclure, ces derniers allient sans effort apparent parfaite maîtrise musicale et sonore, belle présence scénique et chanteur charismatique (belle gueule, moue travaillée, cheveux trempés de sueur tombant dans les yeux pile comme il faut). On se dit que si on avait 16-18 ans aujourd’hui (petite pensée Dalidesque, c’est d’époque), ce groupe pourrait aisément devenir nos Ride d’alors, un absolu, beau, bon et culte à la fois.

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publié par le 23/05/07