accueil > articles > albums > Fièvre

publié par Philippe Ache le 27/08/18
Fièvre
- Matière Première
Matière Première

Symboles de passion pour l’une et de mort (ou de nuit) pour l’autre, les couleurs rouge et noir ont souvent été associées. Elles le sont une nouvelle fois sur la pochette du 1er EP de Fièvre :

Alors « Matière Première » : disque de passion, disque de mort, disque de nuit ?

Un disque de hasard - 4 maquettes qui devaient rester clandestines …

Il y a des disques qu’on attend impatiemment pendant des mois, voire des années tant l’artiste vous émeut en live, des disques que l’on désire si fort qu’on en viendrait à les faire éditer. Tel n’est pas le cas de Matière Première. Certains chats sont qualifiés de « chats de hasard » : on ne les choisit pas, ils arrivent subrepticement chez vous, s’y installent et ne vous quittent plus. C’est de cette façon que Fièvre a débarqué dans ma discothèque. L’incitation d’une amie à aimer la page Facebook du groupe ; l’écoute d’un seul titre « Ô nuit » ; l’instantanéité d’un coup de cœur ; Hameçonné dès la 1ère écoute.

Sur la pochette, Fièvre (Barbara Malter Terada pour l’état civil) prévient qu’il s’agit « d’un premier jet, premier élan, premières chansons, quatre maquettes qui pensaient rester clandestines … esquisse d’une matière vivante qu’elle continue à travailler ».

… et paradoxalement 4 titres déjà très aboutis.

Barbara n’est pas une débutante. Tout d’abord musicienne de formation classique, elle a pris pied dans les musiques actuelles en tant que cofondatrice avec Thierry Bodson du duo pop-rock Barbarie Boxon (deux EP à ce jour : « par trois, par deux par tout » et « Ciel Bleu »).

C’est par hasard que Barbara découvre le marimba, sorte de xylophone descendant du balaphon africain. Elle met 3 ans à apprivoiser l’instrument. Cet apprentissage autodidacte la libère des règles rigoureuses auxquelles l’a soumise son apprentissage classique.

Liberté comme maître mot !

Dans son excellent album « Luxe », Stranded Horse dépoussiérait les standards du folk par l’utilisation de la kora ; il créait ainsi un patchwork musical assez passionnant, mais dont les bases restaient fondamentalement celles du folk.

Fièvre, elle, n’instille pas du marimba dans sa musique, elle construit sa musique autour du marimba. Elle déjoue toutefois le piège que pourrait constituer l’utilisation d’un instrument traditionnel par l’utilisation de pédales d’effet. La matière sonore ainsi tissée, première composante de la musique de fièvre, flirte d’ailleurs avec l’électronique.

La seconde composante de la musique de Fièvre réside dans la voix de Barbara : tour à tour chanteuse principale, choriste, conteuse, Barbara, séduit, intrigue, captive, hypnotise. Ce qui frappe surtout tout au long de ses quatre titres, c’est la façon dont matière vocale et matière sonore fusionnent pour donner naissance à un style singulier.

Je vous laisse découvrir « Loup » : que son cri s’ouvre à vous !

Partager :

publié par le 27/08/18
Informations

Sortie : 2018
Label : Autoproduction