f-eels-der

dans feeder, y a deux ’e’ comme dans eels dont justement la manière de chanter est évoquée sur quelques des meilleurs titres pour ne pas dire l’album. n’est ce pas e qui chante sur l’énergique et entrainant "day in day out" ? non ! et réjouissons nous car ce groupe anglais n’a pas que sa manière de chanter pour nous plaire. en fait on pouvait douter d’un groupe au nom pas bourré d’originalité et au titre d’album pas franchement compliqué. et puis il y a la surprise, ça commence de manière douce et mélodique comme une chanson de eels puis 10 secondes après ça devient quelque peu bruyant et le chanteur hurle un petit coup des paroles sympas toutesfois. on reste donc partagé. puis le refrain de "anaesthetic" nous met d’accord : on tient là un sacré bon groupe. bon groupe en angleterre c’est monnaie courante, le meilleur groupe du monde émerge en effet tous les mois sur la couverture du nme. groupe du monde du mois comme ash, comme stereophonics.

the evolution

on pourrait rattacher feeder à ces deux groupes par la formule : 2/3 énervé 1/3 raffiné. mais si nos deux groupes du mois font 2/3 de chansons énervées, feeder lui ne fait ça qu’à court terme avec des refrains raffinés et des intros ravageuses. on s’emballe alors pour ces futurs hits que sont "anaesthetic", "insomnia", "picture of perfect youth", "yesterday went too soon" ou encore l’excellent "day in day out" et puis il y a ces chefs d’oeuvres lents mais maitrisés qui témoignent d’un destin qui pourrait être réjouissant avec "radioman" et surtout "so well". alors certes feeder se la joue un peu stereophonics mais très peu brit-pop donc réjouissons nous car le rock anglais évolue enfin un peu vers quelque chose de moins conventionnel, feeder est là pour nous montrer que le rock anglais peut emprunter aux américains et sonner anglais. on a alors hâte qu’un de ces groupes ne devienne un croisé de delakota et de grandaddy. en attendant yesterday went too soon s’impose comme le successeur idéal de beautiful freak ou de performance and cocktails, et il est rare qu’un album puisse se vanter d’aussi belle ascendance.