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publié par Mickaël Adamadorassy le 02/10/17
Fazerdaze - Le Pop-up du Label, Paris - 25/09/2017

On avait découvert Fazerdaze, le projet de la néo-zélandaise Amelia Murray, pas très longtemps après son concert à La Maroquinerie en mai dernier et on s’en mordait un peu les doigts : la Terre du Milieu euh la Nouvelle-Zélande pardon, ce n’est pas la porte à côté et on ne la voyait donc pas revenir de si tôt. Et on est bien content de s’être trompé, dans la foulée de son premier album Morningside on avait donc rendez-vous au Pop-up du label avec la chanteuse, sa Mustang competition (reconnaissable aux bandes blanches sur le haut du corps qui permettent de jouer beaucoup plus vite) et ses musiciens, Guy Cowan à la basse, un guitariste/clavier et un batteur, ce qui fait déjà beaucoup sur la petite scène du Pop-up. Même tout près de la scène, le son est vraiment bon, les guitares sont très présentes, le batteur ne retient pas sa frappe mais on entend quand même parfaitement la voix d’Amelia. Avec moins d’effets que sur le disque, et finalement ce n’est pas plus mal comme ça, on a peut être pas ce son plein de reverb et d’écho typiquement de la dream-pop, mais la chanteuse n’en a pas besoin pour vous faire rentrer dans son univers.

On est en plein dans une indie-pop qui respecte tous les canons du genre, les guitare Fender qui crunchent légèrement, la basse bien ronde qui tient la maison pendant les couplets qui laissent un maximum de place à la voix et quand le refrain arrive tout le monde monte d’un cran, la saturation se fait plus franche. Pas d’une originalité folle donc mais Fazerdaze a réussi son alchimie entre dream-pop et shoegaze, un mélange à la fois très mélodique et plein de fougue, qui invite à la fois à rêvasser dans l’herbe les yeux dans le bleu du ciel à imaginer que les nuages sont des dragons ou le profil d’une jolie fille et à s’imaginer en train de filer à tout à allure à l’intérieur d’une vague alors que des tonnes d’eau s’écrasent derrière vous. Quelque chose de frais, une candeur qui annihile tout cynisme, un pouvoir évocateur immédiat. Et un côté... "punk" aussi : les morceaux durent rarement plus de trois minutes. Alors on va à l’essentiel mais sans jamais donner l’impression de bousculer les choses.

On sent qu’il y a encore un peu de timidité chez Amelia, un côté très humble dans sa manière d’avoir l’air un peu surprise devant toute le monde présent, de remercier les gens d’être venus, quand elle improvise une pause pour se rafraîchir au milieu de concert (comme la salle est vraiment bien remplie et qu’on est très serrés dans les premiers rangs, il faut effectivement bien chaud) mais se sent obligés de demander aux gens de revenir... bien sûr personne n’est parti, on est même resté exactement où on était, tout devant, prêt à défendre coûte que coûte notre place, presque yeux dans les yeux avec Amelia, qui va donc souvent chercher les regards, avec un grand sourire aux lèvres.

Nos moments préférés du concert : Lucky Girl, petite perle indie-pop au tempo enlevé qui suscite un mouvement réflexe immédiat de la tête qui se met à osciller de haut en bas au rythme de la musique, voir de propager ce mouvement à tout le reste du corps et Somethink, la dernière piste de l’EP, jouée par Amelia en solo qui sample sa voix et sa guitare, les couches s’empilent, harmonies vocales, petits motifs de guitare qui se superposent et une chanson qui conclut de manière sympathique l’EP devient un énorme édifice sonore, une masse de sons entremêlés toujours plus massive et imposante, un mur du son construit patiemment.

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