fines gueules
fatboy slim, alias norman cook, revient... joie, liesse dans les rues et cotillons.. mais non, fatboy slim n’a rien à voir avec l’homme qui chantait en duo avec patrick topaloff l’excellent "où est ma chemise grise"... fatigué, moi ce matin... donc l’opus 3 est enfin arrivé après un précédent album au succès mondial énorme et plutôt mérité. enfin, mérité on ne sait jamais, mais c’est vrai que cela fait plaisir de voir l’électronique rentrer dans les foyers grâce à des fatboy slim, massive attack et autre moby. on en se plaindra pas de voir leurs noms en haut des charts ! les véritables qualités de fatboy slim sont l’efficacité et l’ingéniosité. si cet album, comme you’ve come a long way, baby, est inégal et un peu bancal, il faut reconnaître que quelques uns des morceaux les plus péchus, ceux qui ne se prennent pas au sérieux vous mettent la forme pour la journée et même - ou surtout - pour la nuit ! la preuve en image avec le déchaîné "ya mama" illustrant, entre autres, quelques scènes d’actions musclés de la version cinéma des drôle de dames. tout à fait à l’image du film : simple, sûrement déjà vu chez 1000 de ses petits copains, mais désolé : ça marche ! il ne faut pas bouder son plaisir et jouer les fines gueules en écoutant, car tout cela est plutôt bien foutu et souvent très malin.
bird of prey
si, comme on le disait, l’énorme "ya mama" devrait plaire à vos voisins quand juste avant de partir au boulot vous le foutez à fond pour vous donner un peu de pêche pour la journée, "star 69", que l’on trouve sur la compile de la rentrée électro des inrockuptibles, est aussi efficace même si un peu moins « grand public » que "ya mama". il y a deux styles sur ce halfway between the gutter and the stars, deux facettes de la personnalité de cook. un coté pilleur de samples et mixeur plutôt doué, ce sont souvent les morceaux qui servent de singles, et l’autre facette plus électronique, un peu plus puriste - je dis bien un peu plus - mais peut être pas la facette la plus intéressante du personnage. bien que souvent carrés et efficaces, les morceaux plus électro de l’album manquent un peu d’originalité et sont souvent trop longs. ils rompent l’équilibre de l’album ce qui fait que l’on peut se perdre dans cet album long - trop ? - et touffu. cela faisait quelques semaines que l’on savait que l’un des morceaux de cet album utilisait un sample de jim morrison. c’est vrai, on pouvait craindre le pire. si les ayants droits du leader des doors sont plus que regardant sur l’utilisation de la musique de morrison, on ne s’attendait pas à ce que fatboy slim s’en sorte aussi bien.
norman vs richard
un peu d’histoire... norman cook vit maintenant dans la tranquille - c’est le moins que l’on puisse dire - station balnéaire de brighton - comme gas des supergrass - après avoir bien fumé toute la nuit, seul, perdu dans ses pensées, face à la manche, il est rentré dans son home studio douillet et a crée ce très beau "sunset (bird of prey)". plus qu’une simple récupération un peu facile de l’une des plus belles voix du rock, plus qu’un simple coup de pub "sunset" n’est peut être pas très loin de ce qu’aurait pu faire morrison lui même, en se mettant au platine. aussi planant et hypnotique qu’un morceau live des doors, réécouter les délires de manzarek au clavier pour voir que les doors n’étaient pas très loin de certaines idées de bases de la musique électronique de ces dernières années. c’est sûr qu’à coté le sympathique "love life" fait un peu pâle figure, pas franchement désagréable non plus, mais il n’a peut être pas sa place entre "sunset" et le rouleau compresseur "ya mama". l’écoute de ces trois morceaux est à l’image de cet album. quelques grands moments que l’on peut facilement écouter en boucle et juste après des morceaux franchement plus faibles ou anecdotiques... comme moby si certains trucs et tics énervent, si le coté récupérateur surdoué peut paraître un peu facile il faut bien avouer que l’on oublie tout cela très vite. c’est vrai que les deux ont dû mal à se voir et se reprochent l’un l’autre de se piquer des idées - pas mal de la part de deux types qui de toutes façons ne font que ça chez les autres ! l’ouverture "talking bout my baby" est un très bel exemple de ce que ces deux types font le mieux. sur un blues ou un gospel transcendant des nappes de synthé, de samples et de boucles... en un mot ultra-efficace ! alors si vous avez aimez le précédent album de fatboy slim je ne pense pas que serez déçu par celui ci, et à moins de faire la fine bouche et d’être un peu élitiste vous pouvez sans problème poser ce halfway between the gutter and the stars sur votre platine, vous y trouverez très certainement votre plaisir, en venant picorer selon vos goûts et l’humeur du moment quelques morceaux, par-ci par-là...