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publié par Mickaël Adamadorassy le 14/02/25
Emily Loizeau - La Cigale, Paris - 06/02/2025

Est-ce le froid ou l’abondance de ces derniers mois mais on a un peu ralenti le rythme des concerts ces derniers temps. Mais celui-là était noté dans l’agenda depuis longtemps et pas moyen qu’on fasse l’impassse, tant on était ravis de retrouver Emily Loizeau en live, surtout que notre dernière datait d’il y a trois ans pour l’album Icare au Centquatre. Entretemps Emily a composé la BO du documentaire La Vie Devant Elle, réalisé par sa sœur Manon, le journal intime d’une jeune Afghane de 14 ans sur les routes puis fin 2024 un très un très bel album, La Souterraine, produit par John Parish qu’elle vient présenter à son public présent en nombre dans une Cigale bien pleine.

En arrivant dans la salle, on remarque déjà une configuration originale : les instruments sont installés en arc de cercle avec le fameux piano "à nu" d’Emily sur la gauche, en face et tout à droite la batterie de Sacha Toorop et entre les deux, Thomas Poli côté guitares et Boris Boulbil qui alterne entre basse et claviers. Boris et Sacha étaient déjà aux côtés d’Emily au 104 et sur Le Cargo ! on suit le projet Mu de Boris depuis un moment. Thomas Poli qui va nous régaler d’un très beau son de Jazzmaster a un CV impressionnant des collaborations avec Miossec, Dominique A, Laetitia Sheriff et bien d’autres.

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Au milieu de la scène il y a donc un espace vide (pour l’instant) et sur le devant un clavier dont on devine qu’il sera investi par Emily de temps en temps et... un rétroprojecteur, ce gros appareil dont on se servait au collège ou au lycée pour les plus vieux d’entre nous mais ça on en reparle plus tard, voilà les musiciens qui arrivent sur scène.

On doit avouer qu’en voyant que le concert était assis, on avait eu un peu peur que le côté rock bien présent dans l’album soit un peu perdu mais en fait pas du tout : les guitares de Thomas sont bien présentes dans un mix qui n’en oublie pas autant de nous faire profiter de la voix d’Emily, qui navigue en toute fluidité entre le velours dans les mediums et des aigus habités, émouvants c’est déjà très beau sur disque mais en live, avec l’émotion visible chez la chanteuse face à un public qui a répondu présent et l’ovationne, la performance est encore plus habitée et impressionnante. Que ce soit sur les titres le plus lancinants où la voix est sur le fil à la limite de la cassure ou sur les titres ouvertement rock, revendicatifs comme "Strong Enough".

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Comme pour Icare, la scénographie est soignée et se dévoile au fur et à mesure : il y a deux "voiles" au dessus des musiciens qu’Emily déploie avec un système de poulies sur des parties instrumentales, ces voiles deviennent le support pour projeter son ombre en grand quand elle danse dans l’espace au milieu pendant une longue séquence. Et le rétroprojecteur est donc là pour projeter dessus des mots qu’Emily recueille dans le public.

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John Parish

Et donc on a beau être assis, on se dandine, on tape du pied, on est réellement happé par ce long concert avec un son parfait, une chanteuse souriante, émue, émouvante, qui donne toujours une impression de proximité, qui s’adresse directement au public et qui a une voix et une façon d’habitude ses textes qui impressionne. Des musiciens ultra-talentueux et sur quelques titres on a même la surprise de voir John Parish lui-même chanter et jouer.

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Thomas Poli, John Parish, Boris Boublil

On se régale pendant plus d’une bonne heure et après deux titres de rappels il y avait déjà là de quoi faire les louanges de ce concert mais c’est loin d’être fini : Emily invite d’abord Csaba Palotaï pour une reprise en duo du Chant du Partisan qui prend aux trippes. Il reste pour la suite, tandis que John Parish revient, ce qui donne une version de "Oceti Sakowin"/ "We Can Breathe" à trois guitares énorme, qui évoque forcément ce temps béni où PJ Harvey envoyait du rock incandescent.

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Sandra Nkaké

Et ça continue encore un bon moment et quand on croit que c’est fini, Emily entonne quelques note a capella, le début de "Fais Battre Mon Tambour" et là on entend une voix dans le public qui lui répond, c’est Sandra Nkaké qui rejoint la scène tout en continuant à chanter, avec elle Morgane Imbeaud qui faisait la première partie, Lonny, Mélanie Pain, Laura Cahen, Renan Luce, Kyrie Kristmanson , Xavier Polycarpe et Marc Chonier qui offrent un final magnifique, unique à ces presque deux heures de concert magiques.

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Quelques vidéos du concert :

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