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publié par Mickaël Adamadorassy le 17/05/11
Black Session - La Maison de la Radio, Paris
Black Session — -- La Maison de la Radio, Paris

Je ne compte même plus mes concerts d’Elysian Fields mais je me rappelle encore que la première fois que je les ai vus en live c’était au studio 105 de la Maison de la Radio pour une Black Session et ce fut un des plus beaux moments de musique de ma vie. Rien que ça.

Prémonitoire

Depuis on s’est revu bien des fois et maintenant en vétéran, une des choses que je guette au début de leurs concerts, c’est la formation qui accompagne Oren et Jennifer, seuls éléments constants d’Elysian Fields.

C’est un peu paradoxal vu les fortes personnalités et le talent musical énorme de ces deux-là mais la musique d’Elysian Fields est tellement riche en arrangements comme en climats différents qu’il est difficile de la retranscrire avec peu de musiciens. Mais cette exigence musicale doit parfois faire face aux impératifs financiers : ça coûte cher de tourner avec beaucoup de musiciens et donc on a parfois vu Elysian Fields jouer à 3, avec Oren obligé de faire la batterie ou la basse et si il s’en sort royalement, on préfère quand même quand il y sont quatre ou cinq avec un section rythmique capable d’appuyer la composante la plus rock du répertoire et par exemple Thomas Bartlett au Rhodes et au piano.

Ce soir la question est d’autant plus importante que le nouvel album qu’ils sont venus présenté, Last Night On Earth est un des plus arrangés du groupe et qu’une grande partie de son piment, sorti des morceaux les plus évidents comme Sleepover ou Red Riding Hood, réside dans la variété des instruments, les subtilités mélodiques.

Hard as a rock

Et donc ce soir on a en plus de Jennifer et Oren, deux multi-instrumentistes : un batteur qui assumera de temps en temps le piano ou la guitare et une contrebassiste qui joue aussi le piano sur Sleepover ainsi que la basse au synthé sur Red Riding Hood. Oren a lui abandonné son habituelle guitare demi-caisse et alterne entre une guitare acoustique et une ... Gibson SG, soit la même guitare que Angus Young d’ AC/DC, bien sûr bien d’autres gens jouent sur ce même modèle mais étant donné les sons qu’il en tire, de crade comme il faut pour le rock à très très très crade, la comparaison n’est pas si mauvaise !

Multitâche

Le groupe va jouer un peu plus d’une heure, avec un set présentant presque exclusivement les morceaux du dernier album. La formation est assez versatile mais comme on le disait plus haut, l’album étant quand même très arrangé, il aurait fallu au minimum deux ou trois musiciens en plus pour en faire des interprétations proches de celles du disque. Mais quand on est aussi talentueux qu’Oren, ce n’est pas forcément un problème : il assure aussi bien les rythmiques sur sa guitare acoustique que les passages mélodiques les plus importants joués à la base sur le disque par toute une variété d’instruments.

Dans quelques tous petits détails, on sent que le groupe est encore au début de la tournée et pas parfaitement rodé dans cette formule mais néanmoins les adaptations sont plutôt réussies sur la plupart des morceaux sauf peut être Sleepover mais il y a sûrement un effet début de concert, le temps de se mette dedans autant pour le public que pour le groupe (et puis remplacer les 3 lignes de clavier différentes + la guitare par un piano + une guitare acoustique c’était loin d’être évident).

I got a feeling

Les morceaux les plus réussis sont quand même ceux où Oren passe à la guitare électrique et où cette obligation d’assurer à la fois la rythmique et les arrangements importants des chansons disparait au profit du feeling et du touché de guitare qu’on lui connait. (Chance et Church of The Holy Family et son solo débordant de saturation) Combiné à ce son très crade dont on parlait plus haut et un batteur qui sait cogner fort quand il faut, ça donne une version d’Elysian Fields très rock et on sent à voir Oren s’agiter en permanence et faire la grimace qu’il prend son pied comme ça. Jennifer est toujours aussi charmeuse et son chant impeccable mais on la sent peut être un peu moins enthousiaste qu’Oren sur les morceaux les plus agités de ce nouveau répertoire.

Attention si vous n’avez pas écouté la black session à la radio, vous pourriez avoir l’impression qu’Elysian Fields a viré soudainement très rock et si effectivement c’est quelque chose qu’on sent sur certains morceaux, qui abandonnent allègrement les subtilités jazzy et les ambiances cotonneuses, on retrouve quand même tout le côté "dreamy", la douceur qu’on leur connait dans des titres comme Old Old Wood ou Chandeliers.

Le mélange entre ces deux facettes est plutôt réussi et on imagine que si le groupe puise aussi dans le reste de son répertoire, le concert du Café de la Danse aujourd’hui (le 17/05/2011) risque d’être très très bien !

P.-S.

Les photos qui accompagnaient cet article ont été retirées à la demande du groupe

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publié par le 17/05/11
Derniers commentaires
jr - le 17/05/11 à 08:59
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Merci pour ce compte-rendu très réactif !
Plus de 10 concerts de EF pour moi (le 1er en 1997 à... Toulouse !), et ce soir encore au Café. D’accord avec toi, je les préfère en formation étoffée, ce qui est rare ; l’an dernier le concert à la Cité de la Musique était un vrai régal.

ta voisine de gauche - le 17/05/11 à 09:30
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alors déjà une chose, je suis soufflée de la discrétion avec laquelle tu as réussi à prendre autant de photos... tout au plus, je pensais que tu en aurais 3 ou 4 ! Et franchement compte tenu des conditions de lumière, c’était d’autant plus un challenge.
Bravo aussi pour ce compte rendu über circonstancié !
Le passage sur le groupe "rock" m’a fait sourire tout de même car je n’ai pas spécialement trouvé que ça sortait du cotonneux. Cela étant, un morceau plus rock comme "Jack in the box" figure toujours parmi mes favoris du groupe et je donnerais cher pour l’entendre live aujourd’hui.
Le meilleur passage du concert était selon moi l’enchaînement "Johnny" et ??? (je ne sais plus si c’était celle d’avant ou d’après... bref, je suis un peu à la rue maintenant...).

micky - le 17/05/11 à 15:27

pour les photos je pensais pas en avoir autant non plus et j’avais peur d’être flou tout le temps mais finalement c’était pas trop mal (à 2500 iso quand même...)
pour ce qui est du groupe "rock"..je me suis tempéré sur ce constat à la fin :) clairement ils ont pas changé à ce point mais on a rarement été aussi proche du pop-rock que sur cet album même s’il sonne pas po-prock : y a bcp de chansons qui se joueraient très bien en guitare-voix, même sans s’appeler Oren Bloedow ce qui est pas le cas de la majorité de leur répertoire
En fait c’est surtout Oren qui avait une attitude et un jeu beaucoup plus rock’n’roll que d’habitude où il a plutôt tendance à caresser sa guitare

- le 20/05/11 à 20:43
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Où sont les photos ?

micky - le 20/05/11 à 22:44

Comme indiqué en post-scriptum, le groupe nous a demandé de les retirer mais il y a celles du café de la danse qui devraient arriver bientôt