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publié par tairanteuh le 21/01/04
electrelane
- the power out
the power out

lancinantes

si rock it to the moon se caractérisait par de longues plages quasi-instrumentales à la tonalité atmosphérique et lunatique, le deuxième album de ces quatre anglaises de brighton, lorgne d’avantage sur le format pop/rock indé assaisonné d’une grande dose de spiritualité. une manière de conjuguer le lent et planant de spiritualized (de la dream pop) aux structures agitées parfois bruitistes parfois lancinantes de quickspace.

mûr

the power out est issu du electrical audio studio, cette sorte de mecque indépendante pour toute formation avide d’un recadrage sonore et d’une rigueur nouvelle. auscultés par steve albini les 11 morceaux de ce délicieux album ont puisé dans l’ambiance agréable de rock it to the moon et l’orl les a placé dans de jolis petit écrins pour former un ensemble singulier. car si à leurs débuts, electrelane évoquait plus que ne convainquait, ici la donne est inversée. le groupe tient un feeling singulier, plus percutant qu’auparavant. plus orienté, mieux guidé. plus mûr et conforme à ce que l’on en attendait.

mouvement

prétendues cousines anglaises du mouvement riot grrrl porté par des girl bands comme le tigre ou sleater kinney, les electrelane ont bien plus de charme et une ambition musicale plus grande pour se perdre dans cette comparaison. on pense régulièrement à the death of quickspace. ainsi, "the valleys" serait une dérive a capella de "lobalong". tandis que "birds" serait un cousin de "climb a hill".

seizième

chez les deux groupes, la même dextérité dans l’art de la séduction avec des éléments simples : des riffs enfantins, une rythmique assez quelconque, une voix à peine juste mais à l’énergie contagieuse. et ce même côté instable, lunatique : les quelques douces notes qui introduisent "oh sombra" nous mènent rapidement sur un électrique déluge sonore. les comparaisons ne fonctionnent qu’en terme de structure. les ambiances d’electrelane sont bien différentes, l’ensemble the power out se démarque fortement par sa tonalité de l’album des regrettés quickspace. au rang des bizarreries : la chanteuse verity susman n’utilise jamais que quatre langues différentes au long de l’album (anglais, français, espagnol et allemand...), elle s’inspire d’un poème espagnol du seizième siècle ou cite carrément nietschze... et plus loin elle convoque carrément une chorale (la fictive chicago a capella ?) sur "the valleys"...

poisseux

écrit ainsi, le lecteur auquel l’univers d’electrelane est totalement étranger, doit redouter la rencontre. pourtant il n’y a rien à craindre, the power out est une merveille anglaise, un petit joyaux au même titre que le internal wrangler de clinic (pour l’aspect sombre et poisseux par endroit) ou que le death of quickspace de quickspace. pour une fois qu’un groupe ne sonne pas à la note près comme un autre, il serait dommage de le laisser passer.

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publié par le 21/01/04