Ils nous ont mis la banane tout l’été avec leur EP Plenty of faces, on attendait donc le sourire aux lèvres l’album tiré de l’EP. Et voilà qu’il sort officiellement ces jours-ci. L’heure du verdict a enfin sonné, El Botcho tiendra-t-il la distance ? Saura-il nous garder sur ressorts pendant onze morceaux comme promis ? (bon d’accord, ils n’ont rien promis, on va dire que c’est un accord tacite unilatéral). Saura-t-il se renouveler dans cet exercice périlleux du style musical plutôt daté ? Le suspense est à son comble.

attitude

C’est bien dommage, on comptait vous mettre une illustration sonore des plus pertinentes, le titre "Romance" étant assez révélateur de ce qui se joue ici, mais pas de streaming en vue pour l’instant. Car on vous le demande, comment rester crédible en 2014 quand on est un groupe de doo-wap ? Déjà rendons justice à El Botcho : c’est ultra balaise. Et en plus ils s’en sortent avec les honneurs, y insufflant ce qu’il faut d’énergie et de lâcher prise pour écarter toute ringardise et ranimer un genre moribond. Tels Les Little Rabbits en leur temps (ou les Beach Beatloys), tout est dans l’attitude et ça le fait. Bon, ils frôlent parfois le hors-piste (les chœurs de "Meredith’s closet"), on avait déjà évoqué la chose sur l’EP, mais l’album se tient bien et ose même nous titiller dans les recoins où on n’aurait jamais osé s’aventurer sans qu’on nous tienne la main (l’intro du disque a capela). Certes, on ne sautille pas sur l’ensemble du disque comme prévu (ils nous ont concocté une pause relaxation, "Cannot ignore", en milieu de disque) mais on est vraiment bien dedans. Quant à "Plenty of faces", malgré l’absence d’effet surprise (il a tourné en boucle chez nous tout l’été) et un emplacement un peu loin de la plage à notre goût, il produit toujours sa petite poussée d’adrénaline comme il faut. On ne résiste d’ailleurs pas à l’envie de vous le passer, clip aux couleurs indie en prime.

oui-non-oui

On vous le disait dans notre chronique de l’EP, El Botcho c’est beaucoup de choses et on peut aujourd’hui ajouter que c’est même tellement de références qu’il est parfois difficile de les prendre totalement au sérieux. C’est aussi ce qu’on aime chez eux à vrai dire. Des shoo-wap de "You’ve got to be my girl" aux refrains sitcom de "Places to have fun" en passant par les envolées Wriggliennes de "The trap", le groupe n’est jamais complètement là où on l’attend et c’est rafraichissant. Mais l’heure du bilan a sonné vous disait-on et vous pouvez arrêter d’appeler, le quizz est fini. Les bonnes réponses étaient : oui-non-oui. Si vous avez un maximum de oui, vous êtes murs pour un p’tit botch’ et vous savez ce qu’il vous reste à faire ...