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publié par Mickaël Adamadorassy le 26/11/19
Eiffel - La Cigale, Paris - 14/11/2019

Il est tout sourire Romain Humeau, accroupi au bord de la scène face à son public d’ahuris ultra-motivés qui remplit ce soir La Cigale. Sa chemise noire est trempée depuis un moment mais comme les autres membres d’Eiffel, il a encore de l’énergie à revendre pour ces retrouvailles avec son public parisien, après une longue pause amorcée en 2012 et conclue cette année avec la sortie de l’album Stupor Machine. Mais bien sûr les ahuris ne les ont pas oubliés et encore moins les paroles qu’ils scandent sur la plupart des "classiques" du groupe. Romain en salue même quelques uns personnellement, qu’il reconnait à force de les avoir vus dans les premiers rangs année après année.

Au côté du chanteur d’Eiffel, toute la bande habituelle, Estelle à la basse, aux chœurs et au clavier, Nikko aux guitares et chœurs, toujours aussi excellent et pas le dernier à brandir sa guitare ou à bouger dans tous les sens. Nicolas Courret à la batterie, impeccable de bout en bout, capable d’une frappe bien rock’n’roll quand il le faut, comme d’aérer son jeu. Un élément d’importance pour que derrière la voix puisse passer au dessus des instruments et être toujours compréhensible, ce qui est particulièrement important pour un groupe comme Eiffel et ce soir à la Cigale même au premier rang qui est rarement l’endroit idéal, le son est impeccable. Il y a aussi un cinquième larron qui vient en soutien aux claviers ou apporte une troisième guitare pour enrichir l’accompagnement ou grossir le son.

Car si Eiffel est donc capable de relâcher la pression sur des plages acoustiques un peu plus apaisées, si le groupe a intégré le langage électronique dans sa musique à bon escient, sur ce concert parisien, dès les premiers titres, on sent qu’il y a toujours une grosse envie de mettre le feu chez ces cinq-là . La mise en place est quasi-parfaite, les enchaînements au poil, on sent le métier mais aussi la complicité et l’habitude de jouer ensemble. Eiffel version 2019 n’a pas pris une ride, c’est toujours une machine bien rodée qui enchaîne les riffs et sait savamment faire monter la température dans une fosse totalement acquise dès le premier titre.

La force du verbe, l’importe des convictions, tout cela n’a pas changé non plus, la colère d’un Romain toujours aussi incisif et impliqué dans l’actualité politique, GAFA, privatisation de la française des jeux, travers du monde connecté tout y passe. Pas de longs discours néanmoins, le groupe laisse judicieusement le message passer à travers les chansons. " A tout moment la rue" bien sûr résonne tout particulièrement dans le contexte politique actuel.

Dans ce concert intense, généreux, de presque deux heures, le groupe va passer en revue tout son répertoire, des titres des premiers albums comme "inverse moi", "t’as tout tu profites de rien" à fond les ballons, "tu vois loin", sa mélodie étrange et émouvante sur les couplets qui alterne avec les refrains explosifs, "Il pleut des cordes" intense, envoyé en début de concert mais aussi nombre de titres de Stupor Machine qui s’intègrent tout naturellement au répertoire et dont on devine pour certains qu’ils deviendront des piliers de setlist sur la tournée d’après ("Cascade", "Chasse-Spleen" qu’ils nous ont joués en session ou encore "Chocho")

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