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publié par alex le 19/03/00
eels - Cigale, Paris - 17/03/2000
Cigale, Paris

reprise poétique

les eels arrivent sur scène pour une longue ouverture instrumentale, sans e, attendant sagement dans les coulisses. le contraste avec les tournées précédentes est saisissant. pas de guitare saturée, pas de mellotron, mais une longue entrée en matière envoûtante et aérienne, avec lisa germano aux manettes, passant d’une partie de guitare mélodieuse au violon, du tambourin à la mandoline, tout en chantant. cette "ouverture" est construite autour de "my descent into madness", une chanson d’electro-shock blues, et plante le décor d’entrée. eels a encore tout changé, les arrangements des anciennes chansons sont entièrement nouveaux, et les nouvelles chansons ne sonneront pas comme sur l’album. les musiciens sont en smoking ou déguisés en père noël, il y a des instruments aux quatre coins de la scène, et le clavier qu’utilise lisa germano est posé sur une…table à repasser. e arrive enfin sur scène vêtu d’un blue jean et d’une veste en jean, une casquette vissée sur la tête, et s’installe au piano pour une reprise du "feeling good" de nina simone (curieusement, muse ouvre aussi ses concerts avec cette reprise). " fishes in the sea, rivers running free, you know how i feel ", chante e de sa voix plaintive. c’est une reprise poétique et inspirée de ce superbe standard.

dans un songe

le groupe enchaîne avec les deux premières chansons de daisies of the galaxy, e démarrant "grace kelly blues" au…triangle ! e, faisant référence aux paroles de cette chanson, explique que non, les rues de paris ne sont pas sales, et qu’il a eu l’idée de ces paroles dans un songe. il déclare aussi que paris est sa ville préférée… "my beloved monster" est une nouvelle fois présentée dans une nouvelle version, avec à la fois e et lisa germano à la guitare. "ant farm", qui avait été enregistrée avec lisa germano déjà, est jouée pour la première fois en france, avec lisa germano au violon bien sûr, et e à la guitare acoustique. cette première partie du concert est très calme, très acoustique. la suite est magique, avec des tourbillons sonores, des chansons charmantes, poétiques, peut-être le passage clé du concert sous sa forme actuelle. il y a "it’s a motherfucker", émouvant et majestueux, "i like birds", une petite chanson pop à laquelle il est difficile de résister, et dont le refrain est chanté par e, butch, et lisa germano. "jeannie’s diary" est tout simplement magique, e faisant des merveilles avec son piano, et butch et lisa germano chantant le refrain tour à tour.

boa rose

deux chansons inédites nous sont offertes coup sur coup : "the cheater’s guide to your heart" est une douce ballade, très dépouillée, rappelant les premières compositions de e, et "the suicide life", avec e au piano est une des meilleures chansons de e, très originale. suivent deux des piliers de daisies of the galaxy, "flyswatter" et "tiger in my tank", qui enthousiasment le public, dans la même lignée que "the sound of fear" auquel on a eu droit il y a quelques minutes, mais encore mieux. e est déchaîné devant son piano, les autres musiciens font merveille, et les versions live deux fois plus longues que les versions albums, donnent une nouvelle dimension à ces chansons. vient ensuite "susan’s house", qu’on retrouve avec grand plaisir. e a complètement réécrit les paroles ("today is your big day to forgive"…), lisa germano chante le refrain, les cuivres apportent une tonalité différente à la chanson. e présente ensuite le groupe, butch fait un tabac et improvise une petite danse avant de présenter e ("celui que vous êtes venus voir"). "mr. e’s beautiful blues" clôture en beauté cette première partie du concert, e ayant maintenant le boa rose de lisa germano autour du cou. les rappels, il y en aura trois en tout, sont excellents : nous avons droit à deux chansons d’electro-shock blues, "hospital food", et "ps : you rock my world", plus majestueux que jamais. "novocaine for the soul" est joué de façon calme, un peu comme en 1997 lors de la tournée des festivals, mais est surtout précédée d’une reprise en ne manquant pas d’humour du thème de "2001, odysée de l’espace" (ainsi parlait zarathoustra) sur lequel e commence à chanter "life is hard… ". le troisième rappel consiste en une nouvelle chanson inédite, jouée alors qu’une partie du public a déjà quitté la salle, plusieurs minutes après que les lumières aient été rallumées. les eels ont joué pour la troisième fois à la cigale, et nous ont surpris et enchantés une nouvelle fois.

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publié par le 19/03/00