Depuis presque trois ans, quasiment chaque semaine j’assiste à ce que l’on appelle une "sneak preview". Le concept est simple : voir un film avant la sortie officielle (preview) sans savoir avant duquel il s’agit (sneak). Il y a (au moins) deux bons aspects par là, le premier étant naturellement de voir ces films avant tout le monde, le deuxième - et pas des moindres - étant de voir des films, que l’on ne serait jamais allé voir sinon. Alors oui, il y a des risques. On a beau voir (aussi) des blockbusters, on voit aussi des films ultra-indé... tellement que certains finissent directement en DVD sans passer par les salles obscures - enfin à part la notre. Et puis on y voit de tout : du drame, de la comédie, de l’horreur, des films d’animations et j’en passe !
remise en question
J’ai beau donc voir beaucoup de films, je ne suis pas très critique sur la question. Je n’ai pas les références nécessaires et c’est pourquoi je n’ai, jusqu’à présent, jamais prétendu donner mon avis sur tel ou tel film. Le film de cette semaine - Drive - me pousse tout de même à le faire. Le fait est que je suis sortie de là en secouant la tête et en me disant "mais quel film de m**** ! Superkitsch, superviolent, de la musique supermal choisie, une histoire qui finalement se révèle superclichée et vue 50 fois !! Mais pourquoi suis-je donc restée jusqu’à la fin ?!". Si cela avait été l’appréciation générale, je me serais arrêtée là, mais bizarrement IMDB a une note (pour l’instant) de 9/10 et mes co-spectateurs l’ont assez bien noté également. Aurais-je loupé quelque chose ?
sub-ob-jectivité ?
Alors je cherche, je parle avec des personnes qui l’ont apprécié et j’essaie de comprendre. Ah tiens, son réalisateur - Nicolas Winding Refn - a quand même reçu pour ça le prix de la mise en scène à Cannes cette année. À y réfléchir, oui, les plans sont assez bien filmés et assez bien choisis... mais ces longueurs là, ces plans qui ne bougent pas pendant trois minutes alors que l’action est finie depuis belle-lurette, c’est quand même très fatigant, non ?
Et cette histoire de cœur là dedans, elle ne serait pas un tantinet kitsch ? C’est quand même des rires qui accueillaient ces scènes, faudrait pas l’oublier.
Et cette musique là, que l’on dirait tirée tout droit des années 80, ça fait un peu anachronisme non ? En plus, elle a une fâcheuse tendance à avoir un rythme totalement décalé par rapport à l’action. Perso je la trouve gênante et déconcentrante, mais probablement tout le monde dira que c’est justement ça qui est génial.
Bon et cette violence alors ? Elle est géniale aussi ? Et vas-y que je t’éclabousse de sang partout, et vas-y que je te défonce la tête avec des gros coups de pieds parce que bon, tu n’es pas encore assez mort, gros vilain !
Certains diront que le mélange entre le très-lent-très-kitsch et le très-rapide-très-brutal fait du film justement ce qui captive. Il y a sûrement de ça, mais en quoi est-ce vraiment nécessaire ? ou est-ce l’essence / le sens unique du film ?
Parce que l’histoire en elle-même n’a rien de très innovante. Un mec pilote-méchano le jour se fait pilote pour gangsters le soir et se fait embarquer dans une grosse histoire mafieuse qui va faire plein de morts et qui bien entendu n’intéresse pas du tout la police. Mouais. Si vous voulez. Je vous laisse apprécier les poursuites en voiture (le film s’appelle drive, il faut bien qu’il porte son nom de quelque chose), moi ça ne me parle pas.
Pour finir sur une note positive quand même, je dois avouer que Ryan Gosling joue parfaitement son rôle de je-suis-sexy-et-prévenant-mais-je-suis-aussi-psychopathe-si-on-m’embête-un-peu-trop, il faut lui laisser.
drive me crazy
Allez, allez voir le film, il sort en octobre en France ; et après, pitié, venez me dire pourquoi il est (censé être) si bien...
Bah t’es prête pour Cars 2 maintenant !!!