Ou "and if a double-decker bus crashes into us" …
Heeeeeeee’s baaaaaaack ! ! !
Non, il ne s’agit pas de notre Micky national qui opère un retour fracassant après avoir été tenu éloigné de l’équipe première du cargo pendant un bon mois sur blessure. Je ne veux pas non plus évoquer un éventuel sauvetage en mer de notre Reno international qui lui a disparu corps et biens sans même avoir eu le temps d’actionner sa balise argos (ceci dit, on ne désespère pas de lui remettre la main dessus à l’occasion, tout est une question d’appât avec c’t’animal).
Non, vous ne l’attendiez plus, vous aviez même oublié son existence, lui se morfondait depuis un an au fond de sa boite en rotin, pétri d’ennui et torturé par des fourmis bouffe-jambistes. Mais oui, réjouissez-vous l’été est là et Goob est de retour !
Oudelali !
En guise d’apéro estival avant un automne rugbystique très chargé, on nous proposait cette semaine deux matchs de foot de l’équipe de France comptant pour la qualification à l’euro 2008. Et nous on dit merci bien, ça nous a donné deux superbes buts et un beau match face à l’Ukraine samedi dernier ainsi qu’un match très moyen hier soir face à la Géorgie. Match qui nous a cependant permis de prendre le temps d’éclaircir un mystère qui nous titillait depuis quelques temps lors des diverses rencontres de l’équipe de France. Figurez-vous qu’on se frappait régulièrement pour savoir si l’on n’avait pas la berlue à voir passer un Morrissey sur le terrain comme ça, de temps en temps. Bien sur c’était à chaque fois au détour d’une image, une impression tout au plus mais une impression toujours accompagnée d’un maillot marqué d’un nom claquant : Toulalan. Il s’agissait donc hier soir pendant que les commentateurs jouaient à se faire peur en deuxième mi-temps (faut dire qu’il ne se passait rien aussi, fallait bien qu’ils arrivent à mettre l’ambiance) d’éclaircir ce mystère insondable et passionnant une bonne fois pour toutes.
Première chose première si on peut se permettre, mission repérage de Toulalan (franchement si ça sent pas le pseudo ça) et cela s’avère tout de suite assez délicat. Notre homme en bon milieu de terrain participe beaucoup au jeu mais on l’a rarement en gros plan. On le voit de loin distribuer ballon après ballon et déjà on remarque une certaine posture, un style très british dans le déplacement, dans les épaules quelque part ou dans le port de tête, allez savoir. Mais ça nous est tout de suite familier. On guette donc, à l’affût, et voila, un quart de seconde, changement de point de vue, l’homme passe en gros plan et c’est déjà fini, Ribery s’en va dribbler la défense adverse. Un quart de seconde c’est peu mais de quarts en quarts, l’impression se fait plus précise. Là sous nos yeux, dans ce regard, dans ce menton peut-être, on ne sait pas trop comment, il est là : Morrissey, notre quinqua bedonnant à la limite du vieux beau, a de nouveau 20 ans, les Smiths sont en plein essor, on frissonne fiévreusement et on y croit. D’un instant à l’autre, Johnny Marr va apparaître et on va l’avoir notre rêve, un vrai concert des Smiths, jeunes (pas une reformation sans intérêt), ce même concert qu’on a toujours regretté de n’avoir jamais vu pour cause de jeunesse trop aigue, ce concert qu’on a maintes fois imaginé lors de trop longues errances diurnes, le casque bien vissé sur les oreilles.
Mais voila cette fin de match s’éternise … Toulalan se fait plus discret, moins fringant … Morrissey est rattrapé en plein fantasme par les années, il peine sous le poids, il marche un peu perdu comme fixé par cette digue sur la Loire, paradis des insectes et des losers solitaires. Et on est soudain complètement en phase avec les commentateurs : que ce match se termine, vite, sans plus des dégâts, sans plus de heurts, sans que cette boule ne revienne un jour nous hanter, elle si à l’aise dans ces situations là. "The queen is dead boys and it’s so lonely on a limb".
C’était Goob en direct de sa smithancolie matinale … pour le cargo !
hip hip hip gooooooobyyyyyyyyy !!!!!