Ce n’est pas si compliqué

On a vraiment envie de leur dire : « Alors, vous voyez. Ce n’est pas si compliqué. Ha évidemment il faut un tout petit plus qu’un concert mis en boite pour la télévision agrémenté d’un vieux clip à peine rafraîchi par le 5.1. » Et alors, pour celui là. Pourquoi le DVD de Dominique A ? Parce que Dominique A, justement. C’est peut être un peu rapide comme réponse. J’avais bien « exigence » aussi, mais c’est encore plus court.

le chroniqueur fatigué

Qu’est ce qui fait la différence avec les DVD de Nick Cave ou de Eiffel, pour ne citer que ceux du même label(s). Encore une fois le chroniqueur fatigué et plus pressé de se mettre devant l’écran de télévision pour regarder de Solo aux Bouffes du Nord que de végéter devant l’écran de son PC en cherchant vainement l’inspiration, est tenté de tout résumé en un mot : TOUT. Ce n’est pas une question de moyen, ou disons de débauche de moyens. Mais plutôt, d’envie, d’exigence, de regard, de générosité. Quelques unes des qualités de Dominique A et de sa musique. Alors si on ne fait pas trop attention aux photos du livret que l’on retrouve dans les bonus du DVD et qui sont vraiment tristounettes, tout le reste n’est que pur bonheur. Pour sa première réalisation Gaëtan Chataigner, des Little Rabbits, fait preuve d’audace, d’un vrai regard et sait parfaitement tirer le profit du lieu magique investit par Dominique A, les Bouffes du Nord, de la mise en lumière toujours aussi juste et impressionnante de Didier Martin et même de la photogénie de Dominique A. Quelques images furtives en 8mm, des gros plans de la superbe architecture de ce décor énigmatique. Décadrages, plans longs, lents. Qui laissent s’installer le regard. La réalisation et le montage (parent pauvre de la plupart des DVD musicaux) collent parfaitement à la set list de ce concert et au jeu en retrait de Dominique A, qui, au contraire de la tournée solo précédente, joue moins sur les effets et les différentes couches de guitares. Les murs des Bouffes du Nord deviennent omniprésent. Pas le moins du monde étouffant ou oppressant. Plutôt une présence, une chaleur. Presque aussi vivants que la peau. Parcourus de veines. De nervures. Un décor rassurant qui enveloppe Dominique A et libère sa musique, la fait vivre. La magie inexplicable des grandes salles de spectacle. Comme il y en a peu. La grande idée de ce DVD.

10 démos...

Et les sempiternels bonus. Ces rajouts qui débordent parfois sur un second DVD et qui décident bien souvent de l’achat alors qu’on ne les regarde quasiment jamais. Ici, pas la peine de se demander si on va les regarder. Car à part les photos dont on parlait un peu plus haut et un soit disant clip sur Les Eoliennes (en fait quelques images du concert) Dominique A a préféré mettre 10 démos inédites. Que rêver de mieux. Voilà un « Bonus » - quel mot horrible - qui a enfin de l’intérêt. A se demander pourquoi les « autres » n’y avaient pas pensé avant.

  Alors qu’est ce qu’il a de plus ce DVD ? De plus que les autres.

  C’est simple. Il se regarde.

N’oubliez pas : ce DVD contient du OSLO TELESCOPIC !!