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publié par tairanteuh le 25/11/05
divers artistes
- un cadavre exquis
un cadavre exquis

bring out your deads

Le plus simple est de laisser parler l’encyclopédie wikipédia pour définir au mieux le concept du cadavre exquis :

« Voici la définition qu’en donne le Dictionnaire abrégé du surréalisme : « jeu qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu’aucune d’elles puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes. L’exemple devenu classique, qui a donné son nom au jeu, tient dans la première phrase obtenue de cette manière : “Le cadavre - exquis - boira - le vin - nouveau” ». »

l’ingénieuse idée du cabaret walter, association lilloise sans but lucratif, est de mettre ce vibrant jeu en musique avec des intervenants de premier choix.

faille

Chaque artiste reprend ainsi un élément de fin du précédent morceau pour construire le sien. Il s’agit d’un exercice de style délicat qui s’avère cependant étonnamment réussi. Malgré la diversité des approches, des univers, des tonalités, des moyens, le cadavre exquis se lit d’une traite, sans rupture, sans relâche, sans brèche, sans faille. Les dix groupes composent dans une osmose remarquable une musique à l’atmosphère enchanteresse, ils assimilent avec dextérité des éléments étrangers pour mieux les cuisiner à leur sauce. Il n’y avait aucun doute quant à l’ouverture d’esprit de ces groupes au parcours de leurs discographies, que ce soit dominique a, dirty three, black heart procession, venus, belhom et amor... tous ont surpris par le passé lors d’incursions sur des partitions étrangères, parfois à risque mais toujours réussies. Il en est de même ici : pas de faux-pas, chacun apporte sa touche et fait de ce cadavre exquis un ensemble à la fois homogène de par sa qualité et hétéroclite de par ses ambiances.

foraine

Il nous promène du minimalisme électronique de dominique a sur le bien nommé « à la suite », à l’instrumental délicieusement planant de dirty three. Ailleurs le jeu rebondit sur un gospel électrique de venus ou un morceau tropical et entraînant de naïm amor. Sur la même longueur d’onde, guilhem granier et guillaume beauron jouent l’accompagnement d’un jeu d’enfants lors d’une après-midi ensoleillée. Moins dépaysant, rudy trouvé nous berce avec son timbre de velours, quelques notes répétitives de guitare et des effets d’ambiance hypnotiques. A contrepied, l’electro jazz déjanté de peter vermeesch connaît maintes variations avant de terminer comme la bande son d’une fête foraine. Là-dessus, l’enchaînement de black heart procession vaut un début de morceau proprement hallucinant sur lequel le groupe de san diego tempère cette boucle guillerette par des effets glaçants, pour mieux asseoir ce rock marécageux dont il a le secret. Une fermeture autant ravissante que refroidissante sur un objet surprenant, rare et par conséquent précieux.

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publié par le 25/11/05