accueil > articles > albums > divers artistes

publié par Renaud de Foville le 14/07/01
divers artistes
- tricatel albums 12, 13, 14, 16
tricatel albums 12, 13, 14, 16

tricatel

ce n’est pas dans notre habitude mais, en recevant plusieurs albums du label de bertrand burgalat (cf interview) tricatel et en les écoutant presque à la suite, l’idée de les regrouper pour une seule et même chronique est venue naturellement. car ce qui énerve certains est en fait très naturel chez tricatel : là où ces détracteurs n’y voient qu’une réunion de petits poseurs jouant de leur image de dandys décalés, nous, on se dit que cette image n’est pas l’origine mais juste la conséquence. mais bon, tout cela n’est pas très important, pas assez grave pour ne pas d’abord prêter attention à la musique et croire en la sincérité de ce qui sort de chez tricatel.

helena - azul

Ça ils savent en jouer de leur image. mais c’est avec tellement de classe, d’intelligence et de talent - ce troisième facteur n’est quand même pas négligeable - que même des styles musicaux qui, à priori, n’ont pas notre faveur se fondent dans votre quotidien sans que vous vous en aperceviez. d’abord parce qu’il est toujours agréable de recevoir chez soi quelqu’un comme helena, mais surtout parce qu’avec azul, son premier album, on comprend très vite que l’on a toujours eu raison de ne pas voir en helena juste la sœur de l’autre - cela devient même le contraire - ni une potiche de la télévision ou la moitié de katerine. son album est sensuel, plein de soleil et de douceur. plein d’humour et de charme, ce azul est parfait pour vous évader, vous détendre et « s’en aller » comme le dit helena. les rythmes sont emplis d’une volupté communicative, la voix d’helena est posé en toute connaissance de ses capacités et de ses limites - comme celle de burgalat sur son album. azul est un condensé de plaisirs, pas obligatoirement solitaires. si vous ne l’avez pas encore, préférez ce 12° album de la maison tricatel avec les trois morceaux supplémentaires et un clip à regarder sur votre ordinateur. vous y trouverez une délicieuse reprise de "déshabillez moi", qui vous transformera vite en loup de tex avery et aussi l’excellent remix par flush de "m’en aller". du pur plaisir on vous dit !

club tricatel - dynamic perspectives in dance music

« bonjour les amis, bienvenus à club tricatel. comment ça va ? ca va très bien. enjoy the music after the bip. merci. » voilà le message du répondeur qui vous accueille. une voix avec un accent indéterminé, suivie du fameux « bip ». car l’une des nombreuses facettes de tricatel, et non des moindres, c’est bien un grain de folie que l’on pourrait très facilement résumer avec l’une des premières signatures emblématiques du label : valérie lemercier. une compilation comme club tricatel est vraiment dans la lignée de cette fille aussi géniale que hors du commun. on pourrait décrire les deux avec les mêmes adjectifs sans jamais y arriver totalement... mais revenons au club. si vous voulez vraiment faire bouger le séminaire en province où vous vous retrouvez bloqué pendant le prochain week-end, faites mariner quelques jours des graines de cannabis dans l’huile de table que vous servirez innocemment à vos collègues pour accompagner les plats de la cantine et emportez cette compile d’allumés avec vous : très vite vous verrez que personne ne pourra résister à ce mélange dance-flor/disco 70 de "corduroy" (moshi-moshi), que tous ceux qui ont dépassé les trente ans se mettront à transpirer sur le "my sharona" de the knack, une vraie madeleine musicale et ainsi de suite. toutes les époques se mélangent, toutes se marient à merveille dans le seul but de nous donner envie de faire la fête, de danser, de sourire, un brin nostalgique à l’écoute de quelques standards magiques des années 70 ("puppet man" de 5th dimension, "i want more" de can) , d’oser ressortir quelques tubes oubliés des années 80 et 90 (comme le "jump" de kriss kross) de découvrir quelques brochettes de décalés de l’électronique toujours influencés par le funk, la soul et le disco et même par la b.o du grand bleu d’eric serra (virna lindt : "underwater boy")... des allumés on vous dit !

le vélo de ghislain lambert - les musiques de philippe eidel pour les films de philippe harel

la musique d’une b.o.f obéit à quelques règles très strictes qui ne rendent pas toujours évidentes son écoute en dehors du film. evidemment et heureusement il y a quelques exceptions fameuses à cette règle : les compositeurs de génie qui transcendent le genre (par exemple : badalamenti qui le prouve encore sur la b.o de muldholland drive, co-signé en partie par lynch, certaines b.o de danny elfman...), les compilations plus ou moins intéressantes et surtout plus ou moins justifiées, les musiques qui vous touchent tellement pendant le film que vous avez l’impression de revivre chaque moment du film (l’incroyable succès d’amélie poulain de tiersen - au passage le morceau "l’histoire du garçon (2)" fait un peu penser à du tiersen...). car on a trop souvent l’impression d’un manque, d’avoir quelque chose d’inachevé lorsque l’on écoute une b.o.f. créée pour accompagner des images, des actions ou des acteurs, les bandes originales de films se trouvent légèrement vides de leur sens quand on les isole. au passage, ce qui fait la force des musiques de tiersen c’est qu’il ne travaille pas à partir du montage du film, mais des indications du réalisateur. on se retrouve donc avec une musique qui peut exister par elle-même. ce qui n’est pas vraiment le cas pour la plupart des morceaux de philippe eidel. alors évidemment je ne risque pas de revivre les émotions des films de philippe harel que je n’aime pas du tout. mais en faisant abstraction de cette légère antipathie pour l’œuvre de ce cinéaste-acteur - on se demande souvent dans quelle catégorie il est le plus fade - on a quand même un peu de mal à s’accrocher à cette compilation des 6 collaborations entre harrel et eidel. les morceaux qui sortent du lot sont pour la plupart ceux qui ne font pas penser à une b.o.f ("une visite", "journal intime des affaires en cours"...)

andré popp - popp musique

vous y croyez vous à un nom pareil... et encore, ce n’est rien par rapport à ce que l’on peut trouver dans la biographie du monsieur : chef d’orchestre, accompagnateur occasionnel de jacques brel, compositeur de b.o.f comme celle de tintin et la toison d’or ou encore plus culte de la musique du générique des chiffres et des lettres et compositeur pour bourvil, marie laforêt, nana mouskouri, petula clark, françoise hardy, france gall et beaucoup d’autres, un des rares français numéro un au usa et, enfin, un peu plus de 40 millions d’albums vendus... quand on rajoute que dans cette compilation, qui s’étale de 1956 à 1990, vous trouverez de pures merveilles, des mélodies pop parfaites, des arrangements innovateurs et indémodables, une production à l’apparence simple mais parfaitement juste - ce qui est même incroyable c’est cette manière de composer des morceaux parfois complexes, souvent en avance sur ce qui ce fait à la même époque tout en donnant une impression de légèreté, de facilité... andré popp ne se met jamais en avant, mais toujours au service de la musique et donc de son auditeur ! mais ce qui fait que chaque morceau de popp sort du commun c’est un sens de l’humour sans limite. une autodérision et un sens du cynisme qui fait, par exemple du génial "chasseurs sachez danser"un moment de vrai bonheur et de "l’homme invisible"un moment de surréalisme total et déjanté à souhait. car la popp, pardon la pop si ce n’est pas du bonheur... c’est pas la peine. burgalat a une admiration sans limite pour andré popp. si lui n’avait pas sorti cette compilation, qui l’aurait fait ? personne, l’héritage de popp chez burgalat saute aux oreilles très vite : humour, second degrés kitsch totalement assumé, classe, innovation sans jamais en avoir l’air, aimant faire chanter les plus jolies femmes de son époque... hummm on parle de burgalat ou d’andré popp... on parle de tricatel surtout. quand on écoute ce popp musique on se dit que l’on devrait remercier burgalat pour nous ouvrir les portes d’un nouveau paradis musical (celui qui arrive à dire du mal du classique et monumental piccolo, saxo et cie - qui devrait ressortir, réenregistré par popp, fin 2002 - est-il vraiment digne de poser une oreille sur le reste des compositions d’andré popp ?!?).

Partager :

publié par le 14/07/01
Informations

Sortie : 2001
Label : tricatel

Pour le même artiste