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publié par tairanteuh le 12/05/03
dirty three
- she has no strings apollo
she has no strings apollo

dose

ma relation avec dirty three n’en est qu’à ses balbutiements, quelques semaines seulement me séparent de la première écoute chez des amis du divin whatever you love, you are. impression forte ce soir là, et dans les jours qui suivirent des fragments, éléments flous mais obsédants revinrent comme si mon oreille s’était accoutumée au premier soir et avait besoin à présent d’une dose régulière de ces instrumentaux. il n’en fallait pas moins pour que je m’abîme corps et âmes dans le reste de la discographie du trio australien, du moins dans ce qui présentait à moi : ocean songs, horse stories ou le fabuleux in the fishtank avec low. ecoutes régulières, fréquentes, sensations toujours aussi fortes face à ces piécettes uniques aux progressions sans schéma, sans structure clairement identifiable, du rock experimental dont on aime l’aspect imprévisible. et au dela de cet aspect formel il y a la beauté du son de dirty three, le jeu de batterie discrèt voire minimaliste de jim white et l’élégant travail de fond du guitariste mick turner au dessus desquels se promène le son rugueux du violon de warren ellis.

décennie

étonnant que dirty three soit ce groupe si secret dans nos contrées, d’autant plus qu’il ne subit pas les effets contraignants d’une distribution confidentielle comme en atteste ocean songs paru chez setanta et qui a bénéficié de la distribution labels. et puis le meneur de dirty three n’est pas tout à fait un inconnu non plus : le talentueux warren ellis est membre depuis 1993 des bads seeds, le groupe qui accompagne nick cave que ce soit en tournée ou en studio. le pourquoi reste en suspens. la décennie d’existence entammée, il serait peut-être temps que le cas dirty three soit plus largement considéré et la parution de leur nouvel album pourrait aller en ce sens. c’est sur bella union (le label des cocteau twins qui accueille également lift to experience, departure lounge, violet indiana ou the czars) que paraît she has no strings apollo, septième album selon le site officiel du groupe, enregistrés aux instants chavirés de montreuil et aux sing sing studios de melbourne.

crissements

si le premier titre, le magnifique "alice wading" assure la transition avec whatever you love, you are, le reste de l’album voit le groupe partir sur quelque chose de différent voire surprenant au vu de leur passé discographique. sur certains passages mick turner échange ainsi sa guitare contre une basse ou un orgue et warren ellis est au piano. dirty three se révèle aussi plus bruyant, énergique (ils ne lorgnent pas sur d4 qu’on se rassure), ellis sort de son violon des sonorités très stridentes, de magnifiques crissements, la guitare est plus intense, on décèle même quelques feedbacks comme sur "she has no strings". et c’est surtout ce dernier morceau épique qui retient l’attention, "rude (and then some slight return)", un morceau bruitiste très éloigné des compositions habituelles du trio. ce côté enlevé n’est pas totalement nouveau, la montée de "some summers they drop like flies" sur whatever you love, you are est très proche de ce que l’on retrouve sur cet album. et ce changement qui n’est pas un revirement, ne tourne pas à l’exercice usant et raté. on retrouve tout ce qui fait le charme de dirty three employé dans une voie différente : les différents mouvements s’enchainent naturellement et lunatiquement, nous piégant dans ces ambiances dépressives, parfois même pesantes. album riche qui comme les précédents ne cesse jamais de charmer, chaque écoute éclaire un nouvel aspect, amène une nouvelle émotion tant cet album est insaisissable sur le moment. ces instrumentaux complexes ne se mémorisent pas facilement mais charment d’entrée. formule choc de la part du trio qu’il est impératif de découvrir, alors pourquoi ne pas commencer avec ce qui est sûrement leur meilleur album ?

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publié par le 12/05/03
Informations

Sortie : 2003
Label : bella union

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