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publié par tairanteuh le 03/11/05
dirty three
- cinder
cinder

réduit

Les Dirty three font dans la concision. Habitués à délivrer une poignée de longs morceaux sur un court album, leur petit nouveau, cinder, les voit préférer un format court sur une durée plus longue qu’à l’accoutumée. A l’inverse de leurs précédents albums dont la traversée se faisait à grandes enjambées, la multiplication des morceaux leur permet ici de déployer des thèmes différents, que l’on découvre à petits pas, sans que le temps réduit ne soit une contrainte. Cinder étonne ainsi par sa variété, et permet à dirty three de dévoiler une nouvelle fois toute son ingéniosité alliée à une habileté extrême.

bazouki

le violon occupe moins le devant de la scène qu’auparavant, warren ellis lui préférant un éventail d’instruments acoustiques dont le fameux bazouki irlandais déjà étrenné sur le dernier nick cave. Imperturbables face à la nouveauté, mick turner continue à délivrer des phrasés de guitare délicieusement déconstruits, flirtant de manière coquine avec la dissonance, tandis que jim white place subtilement ses rythmes cosmopolites dont il a le secret. L’ensemble est capté avec talent par casey rice, le metteur en son de tortoise, the sea and cake, derek bailey ou via tania.

celtes

Si le rock instrumental a connu de belles envolées ces dix dernières années, le genre a rapidement épuisé, les groupes (même les plus illustres) lassant par de longues progressions monotones dont le principal attrait s’épuisait en une petite minute. la simple évocation de rock instrumental en était presque devenue nauséabonde. En prenant malicieusement le genre à contrepied, dirty three fait des merveilles et se permet de nous balader sous toutes les latitudes sans nous épuiser. Le risque était de frustrer par des thèmes trop courts, habitués que nous étions à s’envoler des minutes durant en leur compagnie. Mais le trio sait s’arrêter avec justesse et enchaîner derechef avec cohérence. La mise en route est classique et emprunte leur country avant qu’ils ne nous mènent en territoires celtes (“doris”, avec la cornemuse écossaise de mark saul), dans les balkans (“the zither player”, reprise du violoniste hongrois felix lajko) ou le grand froid nordique (“feral” sur lequel chantonne sally timms des mekons).

étoiles

Le seul rendez-vous manqué de ce disque est certainement la collaboration avec chan marshall de cat power. Mick turner et jim white (aka les tren brothers) avaient partagé un album entier avec cat power, le divin moon pix tandis que waren ellis avait contribué au you are free de la dame avec le charmant “good woman”. Mais les quatre réunis sur le central “great waves” ne produisent pas l’étincelle que l’on pouvait légitimement attendre. Tant pis. Cette petite déconvenue mise à part, cinder est un album de haute volée. Après avoir sondé les fonds marins, chevauché à travers les plaines, plané délicatement dans les cieux, voilà que ces routards d’australiens nous entraînent dans les poussières d’étoiles. À chaque fin d’album, le désir est le même, les accompagner encore et toujours plus haut. Rassurant de ne pas être déçu.

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publié par le 03/11/05
Informations

Sortie : 2005
Label : touch & go

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