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publié par tairanteuh le 17/02/02
dionysos
- western sous la neige
western sous la neige

le cas albini

commençons par le cas steve albini. pour steve albini comme pour butch vig, l’étiquette de producteur de nirvana le suivra à jamais. pourtant s’il faut retenir quelques albums produits par albini, notre oreille penchera sûrement pour le acme de jon spencer blues explosion, le kicking a couple around de smog, le surfer rosa des pixies, le viva last blues de palace, things we lost in fire de low, le dernier labradford, shannon wright ou danielson famile... et des français chez albini ? cela s’est déjà fait avec le plug de sloy... autant dire qu’on était impatient de voir si western sous la neige pouvait tenir la comparaison.

forme noble

on avait laissé dionysos à l’ubu de rennes (un des meilleurs concerts de 2000 et plus encore, cf chronique), avant de les retrouver sur une compilation de leur premiers enregistrements, old school recordings, un foutoir incroyable comme d’habitude. haïku en 1999 pêchait d’ailleurs par ce désordre parfois pesant, des effets en surabondance, des variations pénibles et l’énergie du live difficilement captée... il faut bien sûr nuancer le propos et reconnaître qu’on est féru de leurs mélodies, de leur humour, etc. steve albini devait donc jouer le rôle de l’élément purificateur à savoir mettre de l’ordre dans ces idées et épurer les chansons. on ne le remerciera jamais assez d’avoir donné forme noble à la folk/pop déjantée de dionysos. les fervents de la bande à ruquier comprendront que jean-luc lemoine aurait vu ici l’album de la maturité.

non-sens

western sous la neige est un album beaucoup plus reposant que les précédents essais de dionysos et plus délicat aussi. les chansons sont aérées, dionysos respire, les ingrédients sont utilisés avec parcimonie, les mélodies toujours aussi prenantes et les chœurs de babeth spécialement réussis. on retrouve tout le talent de mathias à façonner ses drôles petites pièces de non-sens (mention spéciale à "déguisé en pas moi" et "don diego 2000"). et puis rarement l’énergie du groupe n’aura été aussi communicative sur disque, "surfin frog" déjà impressionnante en concert car propice à une jam démoniaque s’avère même plus efficace sur disque. intriguant. dans la forme, western sous la neige se rapproche des ouvrages d’éminentes formations belges comme venus ou flexa lyndo voire le deus du premier album. et si dionysos a quitté la sphère lo-fi, on retrouve néanmoins des relents de pavement, de barlow (sebadoh, sentridoh, folk implosion) ou de callahan (smog) dans ces compostions. western sous la neige est ce que l’on pouvait souhaiter de mieux à dionysos, sans être un recueil parfait, il s’écoute avec grand plaisir et annonce d’encore plus belles aventures pour le groupe. recommandé en live évidemment, sur disque à présent.

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publié par le 17/02/02
Informations

Sortie : 2002
Label : trema