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publié par tairanteuh le 13/11/00
dionysos - ubu, rennes - 10/11/2000
ubu, rennes

tchatche festive

l’ubu par sa petite taille peut s’avérer très chaleureuse si le bon public est là... et d’un point de vue musical on peut s’attendre au mieux avec un dionysos en fin de tournée, rodé par une bonne année de tournée pour promouvoir un troisième bon album haïku, en référence à ces petits écrits poétiques japonais. mais c’est d’abord andy qui viendra démontrer que la poésie ne se fait de trois fois rien. il y a quand même de quoi être sceptique quand le jeune homme arrive sur scène armé d’une seule guitare sèche, le décor minimaliste de dionysos comme seul fond (3 ou 4 lampes). on se demande si à l’instar d’un joseph arthur, andy saurait scotcher le public sur la seule foi de ses compositions (par ailleurs inédites puisque non publiées encore). mais les apparences sont trompeuses car loin de jouer une musique acoustique, andy réalise, à l’aide de samples, un compromis intelligent entre l’aspect crooner déluré de jay jay johanson et la tchatche festive de gonzales & peaches (le soir précédent à l’ubu). en effet, on retrouve la même efficacité scénique quand elizabeth (clavier de dionysos et compagne d’andy) vient emplir la salle de sa gracieuse voix et servir à souhait des ambiances trip hop langoureuses.

quémandeur

en anglais dans le texte, la prestation d’andy est certes peu attreyante mais constitue une bonne découverte de sa musique et laisse présager un album du meilleur acabit. dionysos arrive pour remuer un public auparavant receptif et mis en condition. il est dur de décrire une telle performance au vu d’un tel enchevêtrement de sonorités différentes et de bidouillages réussis. les musiciens sont excellents (le malin "sick philarmonic body" ou le délire beastie boys, marque de grand goût !), s’essayant à tous les domaines (du djing au piano-jazz chez michael le guitariste), le chanteur mathias est déchaîné, martyrisant son harmonica, usant de son téléphone-vocoder pour chaque morceau, arrosant le public quémandeur de litres d’eau sous l’oeil hilare (?) de la direction.

boutade vaseuse

et puis le fort de dionysos est bien de jouer dans son pays une musique aux accents étrangers. le contact avec le public s’établit très vite et facilement et il en faudra peu pour déchaîner la petite foule : deux "coccinelle", une "petite princesses aux seins écrasés", un "45 tours", une petite histoire sous forme de boutade vaseuse qui donne une super chanson (la géniale "ciel en sauce")... puis le chanteur porté par le public viendra toiser la salle depuis la table de mixage pour un final après deux long rappels où le groupe entier rejoint par andy et un tambourin improvisera de manière positive pendant 10 minutes sur un thème ’banal’. l’auditeur sort de la salle fatigué mais résolumment heureux d’avoir assisté à son concert de l’année, sans hésiter. à ne plus manquer.

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publié par le 13/11/00