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publié par gab le 24/06/24
DIIV
- Frog in boiling water
Frog in boiling water

C’est la bonne nouvelle noisy-pop de l’année, un EP, même pas un disque. DIIV, groupe auquel on n’avait jamais vraiment prêté attention jusque-là (à tort), sort Frog in boiling water EP et réchauffe nos cœurs meurtris par le nouvel album de Ride auquel on n’arrive pas à se faire. Bon, on est plutôt dans la filiation Jesus and Mary Chain croisé avec My Bloody Valentine que Ride mais c’est très joliment fait et surtout ça fonctionne parfaitement bien. Nous revoici début des années 90 en jean et t-shirt x-large, ado d’hier habillé comme les ados d’aujourd’hui ; C’est très déstabilisant cette impression de déjà vu dans les habits de nos enfants en ce moment, même s’ils se passent allègrement de guitares, eux. Et parlant de guitares, ils ne savent pas ce qu’ils manquent puisque ce sont elles, précisément, qui font toute la différence sur cet EP avec leurs sonorités riches et puissantes.

malin

Pof, pof, on recommence. Depuis l’écriture de cette petite introduction, on a pris 2 (voire 4, voire bien plus) semaines pour finalement écrire la chronique du Ride en question et DIIV en a profité pour transformer Frog in boiling water en album 10 titres. C’est malin. Donc, plouf, plouf, c’est reparti.

charges

Ceci dit, l’introduction reste tout à fait valable pour l’album qui se tient autant sur 10 titres que sur 4 (c’est aussi la très bonne nouvelle). Un bonheur de guitares noisy, lancinantes ("Soul-net"), planantes ("Raining on your pillow"), acoustisantes ("Everyone out"), buzzante ("Little birds") ou lead-toute-en-retenue-isantes ("In amber"), des guitares sous toutes les formes mais toujours idéalement placées et grattées pour produire leur effet maximal. Le/les chants sont eux aussi très adaptés, plutôt sobres et en retrait, répondant parfaitement au cahier des charges. C’est d’ailleurs ce qui aurait dû raisonnablement faire capoter l’ensemble, les morceaux semblant répondre point pour point à l’idéal shoe-gaze, le genre de cahier des charges improbable qui serait tellement artificiel qu’il en ôterait toute vie au projet. Et puis non … de la vie il y en a à revendre.

inépuisable

Ensuite il y a les singles qui remplissent parfaitement leur rôle de single (pas comme chez d’autres …), qui sont en tous points addictifs et jouissifs. Le c’est-meilleur-quand-c’est-lent "Brown paper bag" dont les guitares planantes sur les parties instrumentales font notre bonheur complet, l’inépuisable "Frog in boiling water" justement qui donne furieusement envie d’empoigner sa guitare et d’entonner ce superbe refrain. Le tout sans creux ni coup de mou, l’album gardant son excellent niveau de bout en bout que ce soit dans les morceaux plus lents ou dans des ambiances plus pesantes ("Somber the drums"), on ne perd jamais le fil et on se sent bien dans ce disque du début à la fin. C’est d’ailleurs suffisamment rare pour être relevé, il s’agit d’un disque qui fait beaucoup de bien, physiquement. Un de ces (rares) disques qu’on sent pénétrer, parcourir et venir s’immiscer dans nos organes. Un disque réellement étonnant.

revue

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul (de l’avantage de traîner dans la rédaction de ses articles), on est depuis tombé sous le charme de l’album précédent de DIIV, Deceiver sorti en 2019, qui possède globalement toutes les qualités susmentionnées et, ça ne gâche rien, un "Blankenship" qui nous scotche à chaque écoute (avec ce petit côté "The velvet cell" de Gravenhurst qu’on adore). Pour bien faire il aurait fallu changer cette chronique en zoom, comme d’autres évoluent d’EP en album, et passer en revue tous leurs albums (celui-ci est leur quatrième) mais on est déjà bien en retard dans nos publications, on en restera donc là pour aujourd’hui si on veut boucler avant l’été.

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publié par le 24/06/24