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publié par gab, Mickaël Adamadorassy le 10/12/24
DIIV - Bataclan, Paris - 28/11/2024

« I want to disappear » chantait DIIV sur "In amber" hier soir en ouverture de son concert au Bataclan. Et c’était quasiment chose faite en ce qui concerne le chant et, dans une moindre mesure, les guitares. On a tellement écouté leur album Frog in boiling water cette année qu’il nous a bien fallu une bonne demi-heure pour nous habituer à ce chant encore plus en arrière que sur disque et ce son brut de décoffrage au sein duquel les guitares cherchaient la sortie plus qu’elles ne s’imposaient comme on s’y serait attendu. Il faut dire qu’on avait placé d’immenses espoirs sur ce concert, ce devait être le concert de l’année dans tous les sens du terme (en quantité et en qualité), ils avaient donc intérêt à assurer. Et passé cette mise-en-jambes en demi-teinte, ce fut largement le cas.

arty

Nous nous attarderons à peine sur la première partie, les très expérimentaux Tim Kinsella & Jenny Pulse, si ce n’est pour dire qu’ils sont bien barrés, positionnés entre poésie et grosse déconnade (cet incroyable karaoké chanté ultra faux en fin de set). Le genre de groupe arty dont on ne sait vraiment pas quoi penser au final mais qui nous est extrêmement sympathique, comme ça en première partie, parce qu’il offre une vision et un univers très personnels.

corde

Mais revenons à DIIV et nos attentes. Une fois détendu et accoutumé au parti-pris sonore du groupe sur scène, on a adoré. En 1h30 ils ont fait l’intégralité (ou presque) du dernier album et beaucoup de morceaux du précédent dont on ne se lasse pas non-plus. Mention spéciale à "Blankenship" bien sur mais aussi à un solide "Horsehead" en rappel. Ils ont aussi été faire quelques morceaux plus anciens qui ont beaucoup fait réagir le public mais pour ma part, m’ont un peu sorti de l’ambiance (très momentanément). J’ai décidément beaucoup plus de mal avec les lignes mélodiques limite indochiniennes des deux premiers disques malgré leur côté plutôt dansant, il est vrai. Heureusement, c’est bien la ligne sombre qui globalement tenait la corde hier soir.

communion

Entre les morceaux, pendant les changements de guitares, le groupe joue le x-ième degré à coup de vidéos promotionnelles façon corporate pour annoncer les morceaux. Le chanteur-guitariste, Zachary Cole Smith, va même jusqu’à faire une fausse promo très réaliste d’ExxonMobil, cherchant (et trouvant) le malaise du spectateur. D’ailleurs le concert sera en entier sur fond de vidéos avec les paroles des morceaux à l’image des vidéos promotionnelles sorties cette année. C’est plutôt une bonne idée pour une musique souvent planante et introspective, et puis ça aide à retrouver le chant derrière les guitares. Ça permet aussi d’alterner un peu avec les mimiques du casquette-couettes-guitariste Andrew Bailey. Ceci dit, heureusement qu’il est là, plein centre, à danser, grimacer et accompagner les premiers rangs dans une communion qui ne fait que s’accentuer au fil de la soirée.

résonance

Et c’est ce qu’on retiendra au final de la soirée, plus on avançait dans le concert, plus on sentait le groupe s’échapper de ses poses légèrement hype et rentrer vraiment dans sa musique et en résonance avec le public qui lui rendait de plus en plus. Mission entièrement remplie en ce qui nous concerne.

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petit cliché amateuro-smartphoneur pour un petit rendu d’ambiance

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