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publié par tairanteuh le 14/12/04
devendra banhart
- nino rojo
nino rojo

folie

en seulement quelque mois, le jeune devendra banhart a séduit son monde. d’un petit cercle d’initiés troublés par sa délicate folie servie sur un lit lofi, le public s’est considérablement élargi à la sortie de rejoicing in the hands. ce charmant album folk voyait le jeune homme s’adoucir, s’assagir au profit de jolies compositions plus accessibles et maniérées.

illusion

enregistré au même moment par souci d’économie selon les dires de l’interessé, nino rojo ne dépareille pas. point de chutes de studio ou de baisse de régime, le deuxième album de devendra banhart est aussi sophistiqué et ensorcelant que son prédécesseur. plus rythmé, nino rojo semble de fait plus entraînant. peut-être est-ce simplement une illusion après l’écoute excessive de rejoicing in the hands au tempo posé. idem quant à ce sentiment d’un ensemble plus accessible encore et plus étoffé.

tonalité

assurément nino rojo n’est pas une réplique. plus libres, certains morceaux s’envolent de manière inédite comme sur "we all know". la tonalité caustique s’y décline en de singulières échappées où le phrasé débordant se conjugue à une délicate instrumentation acoustique à la manière d’un jeffrey lewis (sur les sommets que sont "little yellow spider" ou "at the hop"). chez les deux artiste, se trouve, se découvre la même folie créatrice touche à tout (nino rojo contient deux vidéos et est rempli des gribouillis indéchiffrables de devendra) qui vibre les cordes sensibles.

tours

et chez devendra banhart, cette incroyable énergie s’est catalysée dans de riches arrangements portés par cette grâce que je qualifierais de mystique à défaut d’un terme plus approprié - excusez l’étroitesse de mon vocabulaire... car nino rojo a ce caractère insaisissable si fascinant. il pousse à se repasser le disque pour tenter de décrypter par quel inventif procédé l’attention est tant et si bien captée. en vain. les plus grands tours sont ceux qui restent indéchiffrés. c’est à peine frustrant que de ranger nino rojo parmi ceux là et de succomber à répétition au magistral "be kind".

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publié par le 14/12/04