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publié par Renaud de Foville le 19/10/99
deus + add n to (x) - Le Bataclan, Paris - 18/10/1999
Le Bataclan, Paris

épidemie

c’est rien de dire qu’on l’attendait cette soirée... une black session sublime, un concert à la cigale magique (un des meilleurs concerts de l’année) et un mcm un peu trop tendu, un peu trop nerveux pour nous ! pour la quatrième fois cette année (et non la troisième comme l’a dit tom barman pendant le concert) deus revenait à paris. hélas sûrement la dernière avant un bon moment. on savait bien qu’ils seraient un peu fatigués de cette tournée à rallonge, mais rien ne pouvait démolir notre optimisme. on les a raté à la route du rock pour une question de temps, notre cargonaute avait vu un concert à saint nolff à coté de la plaque (cf chronique)... mais rien de grave on voulait les revoir et rien ne pouvait nous faire changer d’avis. pour commencer la soirée on avait le droit à l’un des groupes électroniques de l’année : add n to (x). n’ayant pas entendu l’album chroniqué par notre cargonaute (cf chronique) notre curiosité était d’autant plus grande. bon, on écoutera le disque pour savoir si cela vaut vraiment le coup. le principe du groupe des synthés des années 80, que des vieilles machines qui sortent des sons assez hallucinants (bien que parfois un peu trop jean michel jarre) et surtout, ce qui sauve le tout, une monstrueuse batterie à t’en faire décoller les neurones. alors oui c’est sympa, mais oui aussi c’est un peu répétitif et chiant vers la fin. sans aucune présence sur scène (le look « bjork star du porno » de la clavier vaut le coup d’œil) les add n to (x) enchaînent leurs morceaux tous un peu semblables (le dernier étant peut être le plus sympa). ha oui un dernier truc : arrêtez d’utiliser le micro avec voix de robot, typique j.m jarre ça, c’est ridicule... même malade personne n’a pu résister à l’envie d’être là ce soir (et il y en avait des bronchiteux dans la salle, bonjour l’épidémie).

larsens

faut dire que coté épidémie les deus font fort, après la jambe dans le plâtre de tim, c’est klaas ce soir qui, tout comme l’un des roadies, avait un bras dans le plâtre aussi. il doit s’en passer de belles dans les coulisses de cette tournée. on va pas nous faire le coup du dérapage dans l’escalier à chaque fois (cf interview). première surprise de ce concert c’est que l’on attendait "instant street" comme à chaque fois ou presque pour ouvrir le concert et bien non. on change tout. on prend les mêmes à peu près mais on mélange le tout. un peu déconcertant mais tant mieux... le son est un peu fort, un peu trop parfois et les larsens pas toujours très maîtrisés, la voix de tom n’est pas très juste mais on s’aperçoit assez vite que c’est parce qu’elle est un peu fatiguée, un peu rauque, il parle peu entre les morceaux et ne rallonge pas trop la sauce sur les morceaux qui pourraient fatiguer sa voix (trop court "suds & soda", et magnifique, hypnotique mais un peu trop court "roses"). tim lui par contre à retrouver la forme des grands jours, il ne sera jamais aussi déchaîné que le soir de la black session mais il s’éclate bien dans son coin, s’amusant avec l‘ingénieur du son, avec les larsens et avec jules, le batteur.

danseurs fous

alors c’est vrai qu’avec le début du concert le groupe à un peu de mal à trouver ses marques. klaas est un peu confiné dans son coin, posant parfois sa jambe plâtrée sur son clavier mais reste un multi instrumentiste exceptionnel, craig ward continue joyeusement de faire la gueule (quoi que nous avons été plusieurs à le voir esquisser un sourire vers la fin du concert, un vague sentiment de plénitude... c’est beaucoup dire !)... avec l’humour en plus. pantalon de cuir, chemise prés du corps tenant avec un seul bouton, lunettes noires, jouant avec le premiers rangs, le bassiste du groupe se laisse toujours porté par le public vers la fin du concert, et pour la dernière chanson prévue - magnifique serpentine - il vient s’asseoir sur l’un des retours à 10 centimètres de nous, retourne sa basse discrètement pour nous montrer, fier comme un gamin autocollant sex monster. mais ce qui est incroyable, ce qui saute aux yeux dès leur entrée sur scène c’est la présence, le charisme de deus. incroyable ! ces mecs sont là, ça suffit, pas la peine d’en faire des tonnes. ils attirent, ils magnétisent. et même si tom était un peu fatigué, un peu usé on reste sur le cul, soufflé par tant de générosité... deus nous a encore offert une grande soirée, un grand concert, un grand moment. vous allez peut être trouver cela fatigant mais c’est vrai. il faut l’avoir vu pour comprendre. 1999 c’est l’année deus. incontestable. une dernière preuve de leur générosité : il ne pouvait pas revenir à paris pour refaire un concert - aussi exceptionnel soit il - comme les autres. il fallait offrit un petit plus au public qui vient à chaque fois - la salle était bien sûr pleine à craquer. cela explique aussi pourquoi le concert n’avait pas commencé par "instant street", il nous l’avait réservée pour la fin du concert - avant les rappels. mgnifique, cette chanson est une pure merveille aussi bien sur disque que sur scène. je ne sais pas si vous avez vu le clip, mais cela commence dans une boite de nuit pour finir dans la rue. le groupe accompagné d’une quinzaine de personnes sort de la boite, se retrouve face au flic et commence une chorégraphie absolument génial que ne renierait pas philippe découflé - c’est tout dire. et bien ce soir au bataclan , toute la troupe du clip était là pour nous. emmenée par le travesti qui était déjà dans le clip de "roses" ou qui crache du feu au dos de la pochette du dernier album (cf interview), la bande de danseurs fous à investi la scène pour mettre une ambiance totalement surréaliste. entre chorégraphie minutieuse et improvisation sensuelle et énergique, je vous laisse imaginer l’ambiance de dingue qui s’est emparée du bataclan. une idée géniale qui résume tout à fait l’esprit du groupe. un souvenir incroyable. pendant le concert on sentait que c’était encore - ohhhh encore, merde ! - un concert exceptionnel - le torticolis deux jours après est là pour me le rappeler si besoin était - mais là... bravo, chapeau et merci. deus merci pour cette annee 1999. vous l’avez rendu un peu plus belle, un peu plus forte. merci à vous.

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publié par le 19/10/99