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publié par gab le 01/08/25
Deportivo
- Reptile
Reptile

Deportivo s’était mis en veille depuis une bonne dizaine d’années. Discrètement. Oui, Deportivo s’était tu et puis finalement non, la vie c’est comme ça. Et de revenir aux affaires en deux temps, d’abord par la scène histoire de fêter le passé (les 20 ans de leur excellent premier album Parmi eux) puis pour préparer l’avenir avec un nouvel album, Reptile, début 2025. J’allais ajouter « discrètement » pour la bonne bouche mais je ne sais pas si 6 mois de teasing sur les réseaux pour leur retour sur scène peut vraiment passer pour de la discrétion. On se comprend, entre 2014 et 2024 le monde est a priori passé à autre chose, le rock s’est fait rouler dessus pour la nième fois, pas sur finalement que ce retour ait vraiment excité énormément de radars. Allez savoir, à ce fameux concert nous n’étions pas (c’est bien la peine de teaser). Par contre c’est avec grand plaisir qu’on a mis le nez dans leur nouvel album en début d’année, plaisir d’autant plus grand qu’on sent d’emblée que ce break leur a fait beaucoup de bien.

interlude

Pof, pof, on recommence (petit interlude à la guitare sèche). Il y a des albums marqués dans le temps, ce sont les plus courants, d’autres marqués dans l’espace, ils sont plus rare. Ces derniers sont le plus souvent liés à des voyages. Et empiriquement, on constate que ça marche particulièrement bien avec l’Italie. Il y a une vingtaine d’années Venise se parait du Moujik et sa femme de Jean-Louis Murat (avec "Foule romaine" évidemment, et en off le "Burano" de Dominique A). Cette année c’est l’album ultra-compact de Deportivo qui s’invite au pas de course à Rome (hasard du calendrier oblige mais sans leur classique "Roma"). Un album et 3-jours-pour-tout-voir qui nous ont conjointement laissés sans le souffle.

respiration

Ce nouvel album, Reptile, c’est donc 10 titres en 22 minutes et on radote au passage (c’est le grand age) qu’on apprécie décidemment de plus en plus ces formats courts et droit-au-but. Deportivo retrouve sa fougue adolescente (les guitares énervées du "Reptile" dans l’allée, la batterie de "Fiasco"), sa science de la formule (« je fomentais des révolutions dans mon Benco, dès les lundis c’était terrible ! ») et son chant joueur sur les bords (les intonations rieuses de "(L)égo"). Sans oublier les classiques petites ritournelles façon chanson française, espaces de respiration toujours réussis ("J’aurais dû t’en parler" et ses raptors, le double effet "Rubikscube" et la fin de disque brassenso-coin-du-feu "Avide"). Petite nouveauté cette fois, "Trainards" et un piano désaccordé qui vient transformer quelque peu l’ambiance, entretenant un petit malaise très bien senti autour de ces « comptes à régler avec l’ombre et l’éternité ». On en est tous un peu là au final.

service

Pour faire court nous aussi, en mode que-faut-il-retenir, notez juste qu’une grande fraicheur souffle sur ce disque. C’est le principal. Sans qu’on s’en rende vraiment compte, Deportivo nous avait manqué. Et demandez à votre fournisseur internet, rien de tel qu’une bonne interruption de service pour reprendre du poil de la bête, retrouver ses marques et repartir de l’avant.

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publié par le 01/08/25