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publié par Mathilde Vohy, Mickaël Adamadorassy le 13/02/19
Death Cab for Cutie - Le Trianon - 02/02/2019

Dans le cadre de leur tournée européenne, les Death Cab for Cutie (DCFC) faisaient étape à Paris. Lors de leur dernier passage en France, en 2015, ils nous avaient donné rendez-vous au Bataclan (chronique). Cette année, nous les retrouvons dans un Trianon complet.

Après une bonne mise en bouche assurée par les néo-zélandais de The Beths, on retrouve Ben Gibbard et sa bande dans une configuration scénique qu’on connait désormais bien : au fond, la batterie de Jason McGerr à gauche, le piano de Ben au milieu et à droite les claviers et la guitare du "barbu hipster", Zac Rae et devant on a le bassiste Nick Harmer, Ben au milieu et Dave Depper à la guitare. Zac et Dave sont venus épauler le groupe en live après le départ de Chris Walla et sont désormais des membres à temps complet qui participent aussi aux enregistrements studio.

Tout ce petit monde est justement venu défendre sur scène le dixième album de DCFC, rien que ça. Sorti en août dernier, Sorry for today s’inscrit dans la lignée des précédentes réalisations du groupe et se situe toujours entre la pop, le rock progressif et le rock alternatif. Les américains commencent leur set par les deux premières chansons de l’album : « I Dreamt We Spoke Again » et « Summer Years ». Un démarrage plutôt doux, pour se chauffer et réveiller en douceur le Trianon. Le public, d’ailleurs majoritairement étranger et anglophone, commence à fredonner les airs connus et à se balancer au rythme des guitares. C’est finalement les classiques « Crooked Teeth » et « The Ghosts of Beverly Drive », dont les airs restent immédiatement en tête, qui lanceront réellement la soirée.

L’heure qui suivit est un réel patchwork de morceaux piochés dans les dix albums du groupe. De très vieilles chansons telle que « The Sound of Settling », de très récentes avec « 60 & Punk » et « Northern Lights », le riff de basse entêtant de« I Will Possess Your Heart » et sa progression épique de huit minutes, des morceaux qui donnent envie de chanter comme « Soul Meets Body » ou encore des classiques avec « Black Sun ». Des classiques qui font hurler les plus vieux fans de joie comme « Cath » ou« Title and Registration ». Une variété dans les styles et les approches qui prouve bien que Death Cab for Cutie est un groupe en constante évolution. Il y a quand même un album dont l’absence est notable : Code and Keys, qui comporte pourtant quelques très belles chansons comme « You are A Tourist » ou « Underneath The Sycamore »

De la même manière, Ben Gibbard, s’est encore bonifié dans son rôle de leader énergique, toujours à danser autour de son pied de micro ou àbalancer au loin son cable jack qui ne le gêne absolument pas en fait, chanteur souriant, les yeux souvent grand ouverts et orientés vers le public, avec quelques mèches volant au vent (plus exactement deux ventilateurs disposés autour de lui). Mais il laisse parfois ce personnage pour celui du rockeur triste qui se libère de ses émotions grâce à son piano. Il nous proposa par exemple au clavier une interprétation intimidante de la très belle « What Sarah Said ».

Après une grosse heure de concert, le groupe, dont le nom est tiré d’une chanson satirique des Bonzo Dog Doo-Dah Band, revient pour trois morceaux supplémentaires. Dès l’introduction de la première chanson tous les smartphones sont déjà brandis, en train de filmer le moment tant attendu : Ben Gibbard en guitare-voix à l’interprétation du grand succès de DCFC, « I will follow you into the dark ». Le public connaît évidemment les paroles, du début à la fin, et accompagne le chanteur à tue-tête. Après cette grande chorale, le groupe revient sur scène pour « When we drive » puis pour un autre morceau légendaire : « Transatlanticism ». Un rappel tout aussi équilibré que le reste du concert : morceaux à la guitare, au piano, connus, moins connus, vieux, nouveaux… Un bazar pourtant bien organisé !

Les Death Cab for Cutie, c’est une histoire qui a commencé il y a plus de 20 ans, et cela se voit. Dave et Zac, les membres les plus récents, sont désormais bien intégrés à la formation, il y a une vraie cohésion de groupe (même si parfois les trois membres historiques se retrouvent instinctivement autour de la batterie de Jason). Ces deux musiciens supplémentaires qui ont eu le temps depuis la tournée précédente d’apprendre plus du répertoire historique du groupe, lui apportent aussi la capacité de reproduire sur scène tous les arrangements de ces disques, tout en libérant Ben d’une partie de la gestion technique des pédales et autres sons qu’il devait gérer en plus du chant et de la guitare. Un concert parfaitement maîtrisé, tant d’un point de vue musical que scénique, et qui donne envie d’aller réécouter toute la discographie du groupe.

(Texte de Mathilde, photos de Micky)

P.-S.

Le pinaillage de Micky : en 2019, on ne devrait pas, parce que c’est un peu comme aller au cinéma en lisant un résumé du film mais on ne peut pas s’en empêcher, on va regarder les setlists des concerts précédents sur setlist.fm et donc on allait au concert en sachant qu’à Londres, Death Cab avait joué Tiny Vessels et We Looked like Giants, les deux morceaux de bravoure d’Atlanticism, qui mettent le feu en live. Alors forcément on est déçus quand on réalisé que le groupe a zappé les deux à Paris. Et a fortiori encore plus quand on regarde celles d’après : Tiny Vessels revient le lendemain de Paris, You’re a Tourist et Expo’ 86 rentrent. 24 morceaux partout contre 19 à Paris. Le concert était très bon et déjà plutôt long, donc ça semble un peu déplacé de se plaindre mais on ne peut s’empêcher d’avoir un petit regret que Paris soit la seule date où les fans de Transtlanticism en ont eu moins que les autres. Peut-être un couvre-feu de la salle, peut-être que le groupe avait pas les "jambes" ce soir-là. MAJ 13/02/2019 17h12 : Le label du groupe nous confirme que c’est bien le couvre-feu de la salle qui a empêché le groupe de jouer la setlist complète, ce n’est donc pas du tout de leur faute, on est rassurés :) .

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