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publié par Renaud de Foville le 02/10/00
dead man ray
- trap
trap

happening

rudy trouvé, tom barman, daan stuiven... c’était normal que leurs chemins se croisent. tous des passionnés, des gens entiers, qui abordent l’art sous toutes ses formes, avec talent et générosité. les aimes, les sons, les couleurs... c’est un ensemble, les pièces d’un même puzzle. la vidéo, l’animation, le graphisme, la musique, les concerts, la peinture, la photo ou le cinéma... toutes les formes possibles et imaginables de l’expression artistiques les attirent, les fascinent. pas étonnant que ces gars soient des boulimiques... tom barman à peine fini la tournée de deus en 99 , s’est mis à un album solo et prépare son premier long métrage, comme rudy trouvé que l’on retrouve dans dead man ray participe aussi à 4 ou 5 autres groupes - on a un peu de mal à compter le nombre de projets d’un fou furieux comme lui. et daan stuiven n’est pas en reste, si il a arrêté le graphisme, c’est sûrement pour se laisser dévorer par la musique et la vidéo... les chemins de ces trois artistes incroyablement complets et de quelques autres se croisent et se décroisent, quelques heures d’enregistrement, un happening ou un tournage et déjà ils sont sur un autre projet.

profondément ancré

celui qui nous intéresse cette fois ci est déjà vieux pour eux. trap a été fini il y plusieurs mois, une éternité pour daan et rudy ! mais pour nous c’est de l’actualité, l’album sort en france et nous on a eu la chance de pouvoir l’écouter tout l’été... pour tout vous dire on avait fait une chronique, après quelques écoutes. laissée de coté, on l’a bien évidemment relu avant de la mettre en ligne, mais entre temps l’album avait encore tourné sur les platines, il s’était encore plus profondément ancré en nous... il y a quelques jours on a eu la chance de rencontré daan stuiven pour une interview - que vous trouverez bien sûr sur le cargo ! tout cela pour dire qu’en relisant la première chronique de trap on s’est dit que ce n’était pas assez, que l’on avait pas vraiment dit combien cet album était un grand disque, sûrement un des disques de l’année. une vraie découverte ! un morceau comme "woods" qui ouvre trap, et qui est peut être l’un des meilleurs de l’album, on ne s’en lasse pas. on peut le mettre en boucle et quand on ne l’écoute pas il reste profondément ancré en nous, et tourne continuellement dans la tête... une vraie merveille ! hypnotique, énorme et fou.

installation vidéo

trap est un album concept, inspiré de trois films : une comédie - at the drop of a head - de 1962, un film resté caché dans une cave, un truc de fou que l’on rêve de voir, un film d’animation - transatlantic - et une installation vidéo - the hamlet machine. vous trouverez même dans le très beau packaging quel film a inspiré quel morceau. deux morceaux, le fameux "woods" et le génial "tunnels" ont été rajouté. comme nous l’a expliqué daan, différents morceaux avaient été écrits pour ces trois concepts, mais quand ils ont voulu les mettre sur l’album chaque morceau a été entièrement retravaillé, revisité. "toophpaste or glue what should i do with you menthol or mental"... quelques mots tirés de "toothpaste", avec ces quelques notes de guitares répétées inlassablement.

oeuvres d’art moderne

dead man ray sait trouver les airs, les refrains simples mais incroyablement efficaces. tout en jouant des instruments les plus excentriques - du couteau, du caterpillar ou des vieux synthés qui ne marchent que quand on leur tape dessus, en trouvant des sons toujours plus étranges chaque morceau restent limpides, légers, entêtants. ils ont su éviter les lourdeurs d’une production électronique à la mode. d’ailleurs ce qui est étrange et qui revient tout au long de l’album, c’est que si l’on recherche des références pour trap, ce n’est pas dans les dernières productions que l’on puisera, mais plutôt dans les groupes des années 80 comme simple minds (oui, oui ! celui de street fighting years par exemple), de peter gabriel - avec so ou ses précédents albums- ou des talkings heads - surtout pour la voix. "brenner" en est l’exemple type. ce morceau réunit ses trois influences d’une manière plus que surprenantes. je sais c’est assez étonnant et inhabituel, et ce n’est pas du tout ce que l’on attendait pour ce genre de groupe, ni d’un disque qui compile des morceaux composés pour des œuvres d’art moderne. mais on dirait bel et bien que la fin des années 80, la fin des grands noms - que l’on aime ou pas - de la new wave ait laissé une certaine empreinte chez les membres de dead man ray.

l’épreuve du temps

la guitare de "brenner" hésite entre celle de simple minds et celle de peter gabriel, le chemin n’est pas très loin sur d’autres morceaux de l’album, et on peut même de temps en temps y ressentir une légère influence de u2 - il ne manquait qu’eux ! je sais que cela peut paraître étrange pour un ancien membre de deus, mais c’est indéniable, même si cela va en faire hurler quelques uns... mais si "brenner" est un exemple parfait, que direz vous aussi de l’intro de "ham" ou de l’excellent "nezt" et de la voix de daan stuyven - souvent magnifique et bouleversante - sur ces morceaux ! on peut écouter cet album en boucle, il est si riche, si profond que l’on y découvre de nouvelles idées tout en se laissant avoir à chaque nouvelle écoute par les rythmes captivants - on ne peut pas vraiment parler ici de ligne de basse, car il n’y aucune basse sur trap, les délires à la tom waits - encore une fois période année 80, plutôt que récente - de "dover" et la voix de daan stuiven, grand atout de cet album. nous finissions la première chronique de trap en nous demandant si l’album résisterait à l’épreuve du temps. une légère crainte, en se disant que si le fabuleux ideal crash de deus nous captiverait toujours autant dans 10 ans, on se demandait si il serait de même pour celui ci... pas la peine d’attendre 10 ans, écoutez trap, encore et encore, plongez vous dedans sans retenue et vous saurez...

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publié par le 02/10/00
Informations

Sortie : 2000
Label : labels

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