ou les vertues inestimables du p’tit café
Oui bon d’accord, les joueurs de l’équipe de France ont eu un petit coup de barre aux 2/3 de la rencontre … et alors ? On a le même de 3 à 4 au boulot et ça ne pose pas plus de problèmes que ça, si ? La torpeur s’installe, on est plutôt bien, on se laisse aller … Et d’avoir des joueurs nationaux qui nous ressemblent, c’est plutôt rassurant, non ? Ca nous les rendrait presque sympathiques même (si on arrive à mettre de côté leurs salaires mirobolants). D’autant que pour eux le régime est bien plus strict que pour nous : pas de drogues, le chef sur le dos toute la journée pour mettre la pression, c’est à la limite du harcèlement moral en fait … De notre côté les choses sont bien plus simples : on se shoote au café, on va tailler une bavette avec Ghislaine pour décompresser un peu, on fait le tour exhaustif des (po)potins ... on accompagne le coup de mou quoi, on l’apprivoise …
Pourtant le problème de base tout le monde le connaît, c’est le déjeuner ! En France, la tradition de la bonne bouffe faisant loi, on a deux heures pour manger -et picoler- et forcément ça se paye à l’heure de la sieste alors qu’avec un sandwich à l’anglaise le midi, on a l’estomac contracté qui tire sur les mollets et tout de suite ça va mieux pour courir en pleine chaleur. De toutes façons c’est ça ou le petit-déjeuner, repas le plus important de la journée faut-il le rappeler. Ils mangent quoi au petit dej’ les joueurs français d’abord ?
Aujourd’hui tout le monde se désole mais il y a du mieux c’est incontestable. Ils ont marqué, c’est important ça (on se prend même à espérer un 2-2 lors du prochain match). Et il y a du mieux dans le jeu surtout, une bonne première mi-temps, de belles récupérations, un deuxième but qui aurait pu être accordé, une matinée bien remplie en quelques sortes et puis voilà, le repas s’installe, inexorablement ... on ne peut pas leur en vouloir quand même …
Et puis on est content, on retrouve l’équipe de France de notre jeunesse, celle qui manquait tant de réalisme, celle qui se retrouvait à compter sur les résultats des autres équipes du même groupe pour se qualifier (à un stade en dessous, en vrais losers). Pourtant on sait bien que ça ne marche jamais ce truc, mais ça a son charme : alors si machin met 3-0 à bidule, que chouette fait match nul et qu’on gagne avec deux buts d’écart on est qualifiés … l’absurde érigé en art … si en plus il y a des bulgares qui traînent dans le coin, on est morts c’est sûr …
Aaah notre jeunesse … la mélancolie joue à plein, on n’a pas été élevé à la Sarah Records pour rien … mieux (pour le mythe), cette équipe de France sent fortement le groupe en fin de vie, le split est proche, les dissensions visibles … le guitariste tourne le dos au reste du groupe, se cache derrière sa crinière désordonnée ; le bassiste nonchalant est assis par terre, une petite moue ironique au coin des lèvres ; le chanteur pense déjà à sa carrière solo et au matelas de biffetons qui l’attend au coin de la rue (mais pourquoi a-t-on l’image de The Verve qui nous trotte en tête là ?) ; et le batteur, dépité, qui range ses fûts l’œil humide, il y croyait lui, il y croyait …
… c’est un peu con mais nous aussi on y croyait un peu finalement …
C’était Gloob qui devrait arrêter d’écouter Dominique A pendant qu’il écrit ses chroniques foot - ça plombe l’ambiance - … pour le cargo !
Et pendant ce temps là, l’Australie …
le coup de mou en faisant le tour des popotins c’est pas très sympa pour ghislaine ça...
hum. bon. j’ai rien dit.
(si on guette fébrilement la chronique de gooby - ça fait goofy j’aime bien - à peine 10h après la fin du match c’est normal ou c’est qu’on commence à être sévèrement atteint ?)