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publié par tairanteuh le 05/10/99
david bowie
- hours...
hours...

too much

on avait laissé bowie à 50 ans, avec un look résolumment différent et sur un album aussi distant qu’impressionnant, ces deux effets que l’on retrouvait déjà sur outside, dus aux sons purement électros dont reeves gabrels truffait les morceaux. ce bowie là bien que plaisant pouvait sembler "too much" dans cette démarche pour sonner moderne, à milles lieux de la simplicité de ses premiers ouvrages. premier constat avec cette collaboration scénique et en studio, avec placebo : bowie a reviré plus rock et moins new sound. certes bowie a été et restera un artiste rock, mais j’entend que la recherche sonore est alors moins marquée comparée aux délires earthling ou outside.

retour aux sources

deuxième constat : bowie a changé une fois de plus au vu de son look, ce changement est d’autant plus apparent qu’il illustre l’album : sur la pochette le bowie cinquantenaire cheveux hérissés et petit bouc git au sol, comme un mourant, s’abandonnant dans les bras du bowie 99, cheveux long, tenue cosmique. faut-il y voir un signe d’un retour aux sources ? notre artiste prend-t-il conscience d’un temps qui passe ? rien que la pochette annonce la couleur : on est loin des couleurs chatoyantes d’earthling ou l’anglais à l’oeil véron pose de dos drapé de l’union jack sur un paysage de bocage. ici il ne subsiste que des nuances de bleus, cette neutralité n’étant eclipsée qu’au dos par des bandes de couleur.

paroles épicuriennes

et si l’on prend consience que bowie a vieilli, ça musique, elle, continue de rajeunir. de nombreux indices de temps sont apparents. l’album se nomme hours, le clip de "thursday’s child" montre bowie dont le reflet est un jeune homme qui lui ressemble étrangement, dans chaque chanson bowie s’interroge sur la vie, "something in the air" (’lived with the best times’) - "survive", évocateur jusque dans le titre - "if i’m dreaming my life" - "what’s really happening" et surtout ce refrain de "seven" : ’i got seven days to live my life / or seven ways to die’. cependant à ces paroles épicuriennes se joignent des douces mélodies qui rappellent le meilleur de ziggy bowie, quand celui-ci vendait encore des disques et non plus son image comme à l’heure actuelle. le disque oscille entre ballades, où les solos guitaresques de gabrels évoquent l’age d’or quand ronson était encore de la partie, et petits tubes rock à la placebo même si dans ce rapport c’est plutôt à la placebo qui copie bowie, le revival glam. l’artiste confirme alors qu’il n’a en rien perdu sa grace musicale, sa voix se porte à merveille et mue selon les morceaux étant méconnaissable d’une piste à l’autre, les guitares sont tranchantes à souhait telles sur "if i’m dreaming my life" ou l’excellent "what’s really happening ?" et les écrits foutrement compliqués et métaphoriques d’earthling sont ici presque abordable pour bac -2. le contraste entre pépites pop ("thursday’s child", "survive") et chef d’oeuvres métissés électro-rock ("the pretty things are going to hell", "what’s really happening ?") est plus que saisissant et on se surprend à penser que bowie n’a pas encore tout dit. si earthling montrait quelques limites, hours confirme que cet anglais-là a encore de belles pages rock à écrire à l’instar de bons nombres d’artistes qui sont musicalement finis en deux albums (les 3/4 de la scène actuelle). bowie, génie du siècle ?

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publié par le 05/10/99
Informations

Sortie : 1999
Label : virgin