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publié par Mickaël Adamadorassy le 11/12/15
Daran + Bastien Lucas - Le Pan Piper, Paris - 07/12/2015

Aurores Montréal

On avait découvert ce festival l’année dernière parce qu’ils programmaient Peter Peter, un de nos coups de cœur 2014 et on avait pris beaucoup de plaisir à y participer, autant pour la programmation que pour l’accueil et la salle, le Pan Piper, salle parisienne toute récente située dans le 11ème.

Cette année le festival prend encore un peu plus d’ampleur et investit de nouveaux lieux mais ça commence toujours au Pan Piper avec en introduction un speach de la marraine Monique Giroux, une animatrice de radio très connue là-bas...(euh on vous laisse creuser avec wikipedia) et qu’on sent pour le coup vraiment passionnée par cette idée de jeter des ponts entre les continents pour l’amour de la musique, pour tout ce qu’on partage déjà, pour les différences entre deux façons de mettre en musique la même langue et tout ce qu’on y gagne.

Bastien Lucas

C’est ensuite le français Bastien Lucas qui ouvre la soirée avec beaucoup d’humour pendant et entre les chansons. Son futur album est produit par Daran, qui a connu Bastien en l’entendant reprendre une de ses chansons pour un concours entre fans. Mais ça ne veut pas dire que les univers musicaux des deux musiciens soient les mêmes, celui de Bastien est un peu plus barré, un peu plus "second degré" en tout cas en live. C’est peut être une façon de contrer le stress de la scène car son EP, L’autre bout du globe, ne laissait pas vraiment transparaitre ce côté un peu "déconne", on vous le conseille d’ailleurs il y a une vraie qualité dans la voix comme dans le travail d’arrangement.

Daran

Daran, ce soir représente le Québec (le principe du festival étant de mêler dans ses affiches artiste français et canadiens), où il est installé depuis 2010. Il présente en live son album le monde perdu avec un projet ambitieux : au centre de la scène un écran qui diffuse de la vidéo en permanence, lui à droite s’occupe de toute la musique avec quelques arrangements lancés depuis un ordinateur mais l’essentiel est live, les guitares acoustiques et électriques, les voix et l’harmonica. à droite de la scène Geneviève Gendron dessine par dessus la vidéo, réinvente, augmente, cache ou révèle ce qui est filmé. Chacun des traits qu’elle dessine sur sa tablette graphique sont traités par un logiciel conçu spécialement pour ce spectacle et intégrés dans la vidéo diffusée.

En soi c’est déjà une bonne idée mais ce n’est pas comme dans les "concerts BD" où un dessinateur vient "improviser" sur la musique ici tout est scénarisé, le dessin "interagit" avec le film et on regarde chaque scène se construire, trait après trait, ça en est presque hypnotique ; ça peut être un homme poursuivi par un serpent mi-encre mi-fumée, une maison qu’on va construire, lui faire vivre différentes saisons et puis pour finir la brûler ; des écrous, dans le vide spatial où flotte un lit au dessus de la Terre, dessinés un par un, qui s’animent et s’emboitent pour finir par faire tourner la Terre.

On en oublierait presque la musique et ça serait bien dommage car Daran maitrise parfaitement son sujet, les chansons de l’album sont très belles, simples mais pleine d’émotions, de gravité, sur des arrangements soignés mais qui laissent d’autant plus de place à chaque inflexion de voix, mettent d’autant plus en valeur la beauté délicate des arpèges de guitare. Et quand il s’agit d’apporter une cassure, le bonhomme sait aussi faire y faire avec une guitare électrique tout en distorsion. On se dit qu’avec un groupe complet dans ce genre de moment, ça pourrait être encore plus jouissif, mais tout seul, on est tout bonnement impressionné par la manière dont il tient son public de début jusqu’à la fin.

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