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publié par antoine le 08/04/04
coral + zutons - ubu, rennes - 30 mars 2004
ubu, rennes

playstation

soirée très rock’n roll ce 30 mars à rennes : il fallait faire un choix entre jon spencer et son explosion blues à l’antipode, et les anglais des coral et des zutons à l’ubu. c’est parce que l’on connaît la chaleur de cette salle et son potentiel à faire se transformer les groupes qu’elle accueille en bêtes de scène (et de fête) que l’on s’est décidé à renvoyer au futur la découverte de jon spencer. devant la salle, deux gros bus occupent l’espace tenant lieu de parking : roadies et musiciens des coral et des zutons se les partagent, pour une mini-tournée française. visiblement pas vraiment sous pression d’ailleurs nos petits anglais, à en juger par la playstation encore en marche à l’intérieur du bus aux vitres fumées peu de temps avant l’ouverture des portes. mais si les moyens avec lesquels tournent the coral sont élevés - il fallait voir le nombre de roadies entre les deux sets s’affairant pour installer le matériel du groupe : sur la toute petite scène de l’ubu, on aurait pu croire à une fourmilière, toute entière, désorientée, se rendant à l’enterrement de leur reine...-, l’image que les liverpooldiens ont d’eux-mêmes doit également être bien haute.

la grande barrière

explications. sur scène, au premier rang sur la photo de classe, c’est le clan des guitares : deux guitaristes, un bassiste, et le chanteur du groupe, lui aussi guitariste. parfois tous alignés, offrant alors une perspective surprenante : ils sont tous droitiers, chacun cache donc le corps de son voisin. les musiciens s’effacent, les instruments restent, seuls. comme pour bien faire comprendre qu’à part sa musique, le groupe n’a rien d’autre à offrir. la scène, pour qui, pour quoi ? nous, on s’en fout, on joue nos albums, point barre : c’est à peine une extrapolation. d’ailleurs, on s’était rendu compte dès les premiers morceau d’un set court et sans rappel, que le groupe enchaînait les titres, principalement de leurs deux premiers albums comme on jouerait au tennis. mais une partie de tennis un peu spéciale, sans partenaire, avec personne pour renvoyer la balle, excepté peut-être un mur. comme si chaque note, chaque arrangement, chaque détail d’une musique à l’apparence faussement négligée -derrière, au fond de la photo, il ne faut pas oublier un clavier et un batteur qui prouvent qu’instantanéité peut aussi rimer avec subtilité...- se superposait, pour au final construire ... une grande barrière. de corail.

"quelque chose en plus"

dans son malheur, nos coral devaient relever la mission de passer après les excellents zutons, et leur musique, entre rock et ... rock. avec "un petit quelque chose en plus" dixit ma charmante voisine. peut-être la présence d’une saxophoniste, visiblement pas très impressionnée de voir la salle du haut de ses pieds nus, seule présence féminine de la soirée. humaine, tout simplement. peut-être un esprit de fête intact. peut-être enfin aussi parce que ça fait beaucoup de bien de voir un chanteur, anglais, qui n’ait pas un physique de rock star pour adolescente. en tout cas, on a l’impression d’un set cohérent, construit juste ce qu’il faut, qui emmène le public vers un dernier morceau, entièrement instrumental, où le chanteur "vole" au batteur sa caisse claire, avant qu’entre ces ceux protagonistes un surprenant échange ne s’entame. à coups de baguettes, violent d’intensité, frappant d’insouciance. au final, l’étrange impression d’une erreur de casting entre les têtes d’affiches et leurs supposés faire-valoir tout simplement, et un nouveau groupe à surveiller de près. tant mieux, leur premier album est pour bientôt, et le flyer distribué à l’entrée annonçait le groupe "dans tous les festivals cet été". c’est pas ici que l’on s’en plaindra.

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publié par le 08/04/04